Le succès des compagnies à bas coûts est si phénoménal aux États-Unis que deux transporteurs traditionnels, US Airways et Delta Air Lines, viennent d'évoquer l'éventualité de se placer sous la protection du chapitre 11 de la loi sur les faillites à défaut de concessions salariales.
Sans retour à une structure de coûts concurrentielle, "nous devrons poursuivre des voies alternatives", y compris la possibilité d'une restructuration "sous la protection du Chapitre 11", a affirmé Delta lundi à la Commission des opérations de Bourse (SEC). La troisième compagnie américaine a rappelé que des négociations étaient en cours avec ses pilotes pour réduire des coûts "substantiellement plus élevés" que chez les concurrents. Vendredi déjà, US Airways, un an après sa sortie du Chapitre 11, avait évoqué le risque de s'y replacer, à moins d'obtenir d'ici à l'été de nouvelles concessions de ses salariés. Baisser les coûts salariaux est en effet devenu une obsession pour les compagnies traditionnelles confrontées sur près de 80 % de leur chiffre d'affaires à la concurrence agressive des low cost. "Nos recettes continuent d'être affectées par la croissance des compagnies à bas coûts", a assuré Delta, estimant que si elles se développaient de façon significative sur ses hubs, "cela pourrait avoir des effets négatifs". US Airways en sait quelque chose. Elle a vu arriver dimanche sur son hub de Philadelphie la redoutable Southwest Airlines, qui l'a obligée à baisser ses tarifs. "Southwest arrive à Philadelphie. Ils viennent pour nous tuer", avait amèrement prédit en mars l'ancien PDG de US Airways, David Siegel.
Transport