Le ministre des Transports est contre des gros porteurs.Au nom de l'emploi, le maire d'Orly veut du long-courrier.British Airways est prête à aller de Roissy 2B à Orly.Les riverains d'Orly sont loin d'être tous sur la même longueur d'ondes à propos d'un éventuel transfert temporaire d'une quinzaine de vols quotidiens de Roissy à Orly afin de désengorger CDG.
Alors que quatre parlementaires de l'Essonne et un de la Seine-et-Marne ont convaincu le ministre des Transports Gilles de Robien de déclarer qu'il s'opposerait à tout transfert de gros porteurs, le maire d'Orly, Gaston Viens (DVG), et un certain nombre d'élus riverains de l'aéroport, de gauche comme de droite, demandent au ministre d'accepter le transfert de vols long-courriers. Ils s'inquiètent en effet "des baisses régulières d'emploi (...) et de taxes professionnelles". Qui aura les faveurs du ministre ? On verra. En attendant, force est de constater que Gilles de Robien fait du "politique" à la veille des élections européennes, au détriment d'une logique "économique" prônée par la DGAC et ADP qui voudraient que ce soit des compagnies long-courriers, gourmandes en ressources aérogares qui soient transférées à Orly. Et non quelques petits porteurs qui ne résoudront pas les problèmes de Roissy. Si le ministre va jusqu'au bout de sa logique, les compagnies long-courriers de CDG, hostiles pour la plupart à tout transfert, seront tranquilles. Contactée, Air Tahiti Nui a refusé "strictement". American n'a pas confirmé la sollicitation, ni El Al. En revanche, la position de Gilles de Robien donne du poids à la demande de British Airways, excédée par les perturbations récurrentes à CDG2B, d'aller à Orly. La compagnie, qui opère au départ de Paris avec des petits porteurs, n'a pas communiqué le nombre de vols éventuellement concernés. "C'est un gros morceau qui nécessite beaucoup de slots à Orly mais qui ne libère pas beaucoup de places dans les heures de pointe à CDG", explique un observateur. Dans le calendrier indiqué par ADP et la DGAC, cette dernière devait se prononcer cette semaine sur la faisabilité du transfert à Orly. "Je suis sûr que l'on ne saura rien avant les élections", estime quant à lui un cadre d'une compagnie.
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