C'est un ministre de l'Economie et des Finances tout à fait conscient du fait que la libéralisation du transport longue distance en autocar est devenue, en quelque mois, emblématique de la loi qui porte son nom, qui a ouvert le 23e congrès de la FNTV (Fédération Nationale du Transport de Voyageurs).
Pour Emmanuel Macron, cette réforme est bonne à double titre.
D'abord elle produit un choc d'activité pour le secteur lui-même, mais aussi un choc de mobilité bon pour toute l'économie du pays. Deux mois après l'entrée en vigueur de la loi, les premiers chiffres lui donnent raison : avec la création d'une vingtaine d'emplois créée par jour, 250 000 passagers déjà transportés, 75 villes desservies et 274 autocars sillonnant la France tout les jours, on peut raisonnablement tabler sur 200 lignes et 2 à 3000 emplois en 2016. Le ministre se défend toutefois de vouloir tout libéraliser : "ce n'est pas une dérégulation à tout crin, nous avons juste mis fin à une sur régulation". De fait, avec par exemple les éthylotest au démarrage, les normes d'accès à la mobilité réduite ou encore les normes anti-pollution, des règles demeurent. Si les professionnels, Michel Seyt, président de la FNTV en tête, semblent regarder l'action du ministre avec une satisfaction certaine, comme par exemple lorsqu'il explique qu' "il est assez rare de passer du propos politique à l'action", ils doivent savoir que tout ne viendra pas d'en haut. "Un mouvement s'est mis en place, je vous passe le témoin de la réforme, c'est à vous de la faire vivre". Si possible de façon intelligente en évitant de se livrer à une guerre des prix. Mais aussi de façon citoyenne, en ayant "une conscience collective", par exemple en privilégiant la production industrielle française en achetant des autocars construits ici. C'est ce qu'on appelle un discours de filière.
Pour Emmanuel Macron, cette réforme est bonne à double titre.