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Transport

Entre la France et les USA le trafic n'a pas baissé

Les compagnies américaines étaient "malades" avant le 11.
La crise a précipité de nécessaires restructurations.
Les coûts liés aux mesures de sûreté se sont développés.
Le 11-Septembre n'aurait-il été que l'arbre qui cachait la forêt ? C'est du moins ce qu'en pensent certains représentants de compagnies américaines que nous avons interrogés. Jacques Alonso, directeur général d'American Airlines, explique : "Le 11-Septembre, c'était la cerise sur le gâteau… Je me souviens d'une réunion aux alentours du 15 août 2001, où on nous expliquait déjà que si les choses continuaient comme ça, nous allions tout droit dans le mur." Il ajoute : "Il faut se rappeler qu'à l'époque les indicateurs économiques étaient très mauvais et pas seulement parce que des avions sont entrés dans les tours jumelles." On peut donc dire que les attentats du World Trade Center n'ont pas été le seul facteur ayant obligé les compagnies américaines à se restructurer. Même s'ils ont probablement accéléré les choses. Béatrice de Rotalier, DG de Delta en France, précise : "Après septembre 2001, il y a eu de plus en plus de compagnies low cost aux Etats-Unis, donc une concurrence accrue, mais également une forte hausse du prix du carburant, qui continue aujourd'hui, sans oublier d'autres problèmes liés au terrorisme ou à la géopolitique." Il se pourrait donc que les compagnies traditionnelles doivent les difficultés qu'elles traversent depuis quelques années davantage au changement de leur environnement (crise économique, développement des low cost, croissance d'Internet, le tout se traduisant par une pression sur les prix) qu'aux attentats. De fait, depuis, ces transporteurs ont tous revu leur modèle – ou sont en train de le faire – le plus souvent en empruntant certaines recettes de leurs concurrentes à bas tarifs et en s'ouvrant de plus en plus à l'international. Un phénomène qu'on a vu débarquer plus tard en Europe. Aujourd'hui, sur certains marchés très attaqués par les low cost, comme le Royaume-Uni ou l'Espagne, les compagnies traditionnelles sont d'ailleurs obligées de s'adapter à leur tour. Reste que depuis septembre 2001, comme le montrent les chiffres de la DGAC, le trafic n'a jamais vraiment baissé entre la France et les USA. Ce que confirme Jean-Pierre Sauvage, le président du Bar France (l'association des représentants de compagnies aériennes) : "Apparemment, le trafic suit aujourd'hui une tendance supérieure à celle qu'on enregistrait avant les attentats." En revanche, on peut dire que le 11-Septembre a fait exploser les coûts des transporteurs, notamment en matière de sûreté. Sur ce sujet, la position du Bar est que "la sûreté relève du domaine régalien de l'État et que c'est à ce dernier d'assumer".

La lutte contre le terrorisme peut perturber le trafic
Les attentats du 11-Septembre, même s'ils n'ont fait que servir de catalyseur à une crise économique qui avançait masquée, ont eu un impact certain sur le trafic, au moins à court terme. Mais pas seulement. Depuis le World Trade Center et sous l'impulsion de l'administration américaine, les niveaux de mesure de sûreté ont été relevés de plusieurs crans. Les États-Unis se sont mis à avoir des exigences en matière de documents officiels de voyages, avec les conséquences que l'on connaît sur le marché français via la désormais célèbre affaire des passeports (lire en page 4). Ou encore dans le domaine de la transmission de données relatives aux passagers voulant se rendre aux Etats-Unis. Sur ce dernier sujet, les choses sont loin d'être réglées. Au point que Iata n'a pas hésité, il y a quelques jours, à tirer la sonnette d'alarme. Retour sur une catastrophe annoncée. Depuis 2003, les États-Unis exigent, au nom de la lutte contre le terrorisme, que les compagnies aériennes communiquent les données personnelles des passagers. Or, le 30 mai dernier, la Cour de Justice européenne a jugé illégal le fait que la Commission européenne ait donné son vert à une telle opération. Elle a donné à l'UE et aux États-Unis jusqu'au 30 septembre pour trouver une solution. Sinon, les remises de données devront cesser. Ce qui pourrait contraindre, d'après Iata, certaines compagnies à suspendre leurs vols de peur de s'exposer aux sanctions qui ne manqueront pas de tomber des deux côtés de l'Atlantique. Avec en toile de fond le spectre de dizaines de passagers bloqués…
USA

Auteur

  • Mathieu Garcia
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