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Transport

ENTRETIEN - Jean-Charles Perino directeur commercial et marketing de La Compagnie : "2019 va être une année charnière"

Nouveaux avions, ouverture de Nice-New York, ajout de fréquences au départ de Paris, équilibre économique en ligne de mire, l’année 2019 s’annonce cruciale pour la compagnie française 100% classe affaires. Revue de détail avec Jean-Charles Perino, son directeur commercial et marketing.

 
QDT : L'année 2019 de La Compagnie va être une année de grands chantiers. Et pas des moindres, non ?

Jean-Charles Perino : 2019 va être une année charnière pour nous. Avec l’arrivée dans la flotte des 2 Airbus A321 NEO que nous avons commandés il y a maintenant plusieurs mois. Et aussi avec le lancement d’une route saisonnière entre Nice et New York. En ce qui concerne les nouveaux appareils, sans revenir sur l’aspect classe affaires de dernière génération – lit parfaitement plat, accès Wifi pour l’ensemble des clients, système de divertissement et  service réinventé - j’insiste sur le fait qu’il s’agit surtout toujours d’un produit 100% classe affaires. C’est notre alpha et notre oméga, notre spécialité, le point sur lequel nous nous concentrons depuis nos débuts : proposer une classe affaires au meilleur prix. Le premier A321 NEO va arriver dans la flotte au mois de mai et sera mis en ligne à partir du 6 juin, en léger décalage par rapport à notre programme prévisionnel. Nous avons décidé  de maintenir le démarrage de Nice le 5 mai 2019 et de lancer le premier vol en A321 Neo le 6 juin.
 
 Qu’est-ce qui change côté produit ?
Nous passons à 76 sièges transformables en lits parfaitement plats dans un avion connecté pour tous. Nous allons, avec notre partenaire Viasat, offrir un accès gratuit à un service Wi-Fi de dernière génération. Les passagers pourront faire du streaming à 10.000 mètres d’altitude.
A terme la flotte sera donc composée de deux Airbus A321 Neo et d’un Boeing B757 ?
A terme il est bien évident que l’A321 Neo est pour nous un vrai choix de positionnement. Concrètement en 2019 nous allons sortir un Boeing, donc passer à trois avions : un B757 et deux A321. Mais la question de l’homogénéisation de la flotte va se poser dans les mois qui viennent. L’idée étant de poursuivre le développement en A321 Neo. Le B757 va nous permettre de faire la jonction, notamment d’opérer la route Nice-New York et de développer l’activité charter. Parallèlement à ça, nous lancerons aussi entre juin et septembre, et à certaines dates spécifiques correspondant à l’évolution de la demande, un 3e vol entre Paris et New York .
Pourquoi avoir choisi Nice comme 2e point de départ hexagonal ?
Nice, entre les Etats-Unis et la France, est la 2e destination en terme de trafic total. A la fois en trafic direct mais aussi en trafic indirect via les grands hubs européens. C’est un marché qui pèse grosso modo 200.000 passagers sur la période estivale : 50% en Nice-New York et 50% via les hubs. Nous pensons qu’offrir de la classe affaires au meilleur prix sur cette route offre de réelles opportunités de développement. C’est le pari que nous faisons en mettant jusqu’à 5 vols par semaine entre mai et septembre.  Avec deux mois de commercialisation derrière nous, nous nous apercevons qu’il y a une forte appétence du marché américain pour la Côte d’Azur avec 70% des ventes. Nous sommes plutôt agréablement surpris. Mais pour les Niçois qui veulent aller à New York, c’est aussi plus de choix. Nous avons donc aussi dû stimuler le marché.
 
D’autant que l’aéroport de Nice, ce n’est pas seulement Nice…
Oui c’est la Côte d’Azur au sens large, de Monaco à la Provence.
Vous avez envisagé des partenariats avec des opérateurs locaux ?
Nous sommes effectivement en discussions avancés avec Monacair, qui opère en hélicoptère au départ de l’aéroport de Nice pour pouvoir offrir à nos clients du New York-Monaco.
 
On le voit, 2019 va être un « gros morceau » à digérer…
Ce sera une année fondamentale. Elle arrive au bon moment de notre développement, après une année 2018 qui a vu une nette amélioration de notre performance. En 2018 nous avons renforcé notre position sur la route Paris-New York puisque nous avons transporté 63.500 passagers, soit 12% de plus que l’année précédente et nous avons atteint un coefficient de remplissage moyen de l’ordre de 80%. En terme financier, hormis l’effet fuel qui a impacté tout le monde, nous avons été en ligne avec ce que nous avions prévu de faire. Ça a été une année de transition qui nous met en position pour basculer vers l’équilibre sur l’année 2019.
Quid de l’environnement concurrentiel ?
On a vu arriver de nouveaux acteurs, et une violente bataille sur le marché loisir s’engager sur l’axe Paris–New York. Avec notre positionnement un peu hybride, 2/3 de clients corporate et 1/3 de clients loisir, nous avons été un peu protégés. Notre offre 100%  classe affaires au meilleur prix nous met à l’abri. Contrairement aux compagnies traditionnelles que la concurrence oblige à être hyper-agressives en classe éco et qui ne peuvent donc pas trop sacrifier les revenus qu’elles tirent de leur classe affaires.
Puisque nous parlons d’environnement économique, avez-vous ressenti un effet "gilets jaunes" ?
En terme de demande le marché s’est clairement un peu tassé. Reste que la tendance demeure positive sur l’ensemble de l’année 2019, malgré cet impact à la fois en France avec de l’attentisme mais également aux Etats-Unis avec pas mal de questionnements à propos de la situation en France.
Un des grands chantiers de 2018 a été votre déménagement à Orly ?

L’opportunité que nous avons saisie de pouvoir opérer nos vols au départ d’Orly a changé la perception de la compagnie et également boosté son développement. A la fois par l’appétence des clients pour cet aéroport, mais aussi du fait de son ouverture sur l’ensemble de la France et de l’Europe via un certain nombre d’opérateurs. Ce qui nous a permis de nous développer sur le segment du « self connecting ».
Ça, c’est aussi un des grands sujets de ces derniers mois…
C’est un sujet très intéressant car ce sont les consommateurs qui l'ont fait émerger. Le self connecting c’est en définitive créer la meilleure valeur de voyage entre un point A et un point B. Le client a les outils et pense avoir la capacité de trouver des solutions alternatives à celles – plus chères – qui lui sont proposées. C’est la raison pour laquelle il va prendre une compagnie A pour, par exemple, voler de Toulouse à Paris puis voler avec nous pour se rendre à New York. Ce marché s’est développé et les compagnies ont répondu à cette demande, notamment Easyjet qui a été précurseur et dont nous sommes partenaires dans le cadre de « Worldwide by Easyjet ». Notre basculement sur Orly nous a permis d’augmenter de façon significative le nombre de passagers provenant de ce segment. Il y a une vraie demande.

Auteur

  • Mathieu Garcia
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