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Transport

Faillite d'Air Med : Les 4 vérités d'Antoine Ferretti !

ENTRETIEN - Quelques semaines après la liquidation judiciaire d'Air Méditerranée, nous avons rencontré Antoine Ferretti, son PDG.
Avec lui, nous somme longuement revenus sur la fin, qui lui laisse un goût amer, de l'aventure de la compagnie qu'il a fondée en 1997 et dont la disparition porte un nouveau coup au pavillon français.
Air Med, c'est fini. Concrètement, qu'est ce que ça veut dire ?
Antoine Ferretti : "Concrètement, cela veut dire 220 personnes sur le carreau, plus de flotte, plus d'activité, plus rien".

Les passagers ont été protégés ?
AF : "Nous avons provisionné plusieurs millions d'euros pour protéger nos 30 000 passagers qui avaient acheté leurs billets en direct chez nous. Compte tenu des délais de paiement, il y a peu de dégâts du côté des passagers TO. Enfin, en ce qui concerne les passagers passés en agences de voyages, une partie des fonds est au BSP et une partie est chez nous, il y a quelques détails techniques à régler, mais les fonds sont sécurisés".

Comment en êtes vous arrivés là ?
AF : "C'est d'autant plus rageant que nous avions su nous créer un vrai fond de commerce, en rendant un vrai service, notamment affinitaire, mais nous avons pris de plein fouet une succession de crise : Printemps arabes, attentats, Ebola, Fram… Ces 3 dernières années la zone sur laquelle nous opérions est devenue très difficile, nous avons eu beaucoup de mal à aligner de la stabilité dans nos opération".

Pourtant on entend souvent dire que vous étiez sans doute la plus low cost de toutes les compagnies françaises…
AF. : "On était peut être une low cost, mais une low cost à la française, c'est-à-dire incapable de se réformer dans le domaine du social. Le drame c'est bien sur les 200 personnes qui vont rester sur le carreau, et aussi des passagers qui ne seront plus aussi bien servis. On les rembourse, c'est le moindre mal, mais ils n'y trouveront plus leur compte. Comment vont faire les passagers handicapés qu'on amenait à Lourdes, ceux qui volaient avec nous depuis les quartiers Nord de Paris ou Marseille, ceux qu'on transportait pour le Hadj ? On laisse un vide. Ce qui est rageant, c'est qu'on est mort sans être tout nu. Les problèmes géopolitiques nous ont mis dans les difficultés, le mal français a fait le reste…".

Le mal français ?
AF : "Le mille-feuille des accords collectifs impossibles à adapter".

La concurrence aussi non ?
AF : "En matière de concurrence, le vrai problème ce ne sont pas les compagnies concurrentes qui viennent de pays européens moins disant socialement. Le vrai problème c'est Transavia. C'est amusant quand on recherche dans Infogreffe, on ne trouve rien sur Transavia. C'est quoi la vocation de Transavia ? Barrer la route d'Easyjet ou me briser ? Dépenser 40 ME pour ça, c'est cher payé je trouve. D'autant qu'au bout du compte, Easyjet se développe, Volotea se développe… Ils se battent à coup de millions pour faire quoi exactement. Quand d'un côté je vois que toutes mes négos d'entreprise se sont faites face à des syndicalistes aux ordres d'une entité puissante chez Air France et que de l'autre côté à chaque fois que j'ai ouvert une route je me suis retrouvé avec Transavia en face, sans tomber dans la théorie du complot….".

Globalement le pavillon français n'est pas assez compétitif ?
AF : "Le problème du coût du travail c'est une chose, mais le vrai problème c'est que les gens ne travaillent pas assez, en tout cas très loin de ce que la loi autorise. Nos pilotes travaillent 30% de moins que les autres. Le cadre de nos négociations est trop distordu. Encore une fois il ne s'agit pas de les exploiter mais de les faire travailler dans les conditions qu'autorise la loi. Et qu'on ne vienne pas nous raconter des histoires sur la sécurité : Ils travaillent 1000 heures aillleurs, ils n'ont pas plus d'accidents. De fait il faut changer les règles en matière de comités d'entreprises et de délégués du personnel, il faut à nouveau parler de l'intérêt général. Tant qu'une forme d'équilibre ne sera pas recréé, il se passera toujours la même chose".

Aujourd'hui vous pensez en avoir fini de la façon la plus propre possible ?
AF : "J'ai tout fait pour sortir par le haut mais finalement je regrette d'avoir été dupé par des offres de reprises bidons et de ne pas avoir fait une sortie plus modeste, avec une solution à un ou deux avions, pour sauver ne serait-ce qu'une petite partie de l'équipe. Mais c'est trop tard.
 
Et Hermès, la compagnie sœur que vous aviez créé en Grèce ?
AF : "Elle est en quasi arrêt, les avions étaient sous loué à Air Med et ils ont été rendu aux loueurs, aujourd'hui on essaie de la vendre le plus vite possible. C'est la vraie urgence du moment puisque 200 personnes sont également concernées. C'est en bonne voie."
 
Personnellement, comment voyez vous votre avenir ?
AF : "Je vais prendre un peu de repos et un peu de recul et puis qui sais ? Mais ce qui est sur c'est que je ferai un mauvais salarié et que mes compétences se situent dans l'univers du transport aérien…".
 
 
 

Auteur

  • Mathieu Garcia
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