Grève à la RAM : les TO se débrouillent

Alors qu'un espoir de règlement du conflit opposant les pilotes et la direction de la compagnie pouvait poindre jeudi avec la tenue d'une réunion, les grévistes faisaient finalement savoir qu'ils reconduisaient leur mouvement jusqu'à au moins aujourd'hui 8 juin. Les voyagistes agissent en conséquence et parviennent, bon gré mal gré, à maintenir leurs plans de vol. "Nous avons été désagréablement surpris le week-end dernier quand il a fallu s'organiser dans l'urgence", explique Pierre-Louis Pardieu, responsable transport de Fram (Cf. QDT n°2385 du 3/06/04). "Mais compte tenu du conflit, nous avons reprotégé nos vols avec des compagnies comme Air Méditerranée, Spanair, Aigle Azur, Air Horizons jusqu'au 13 juin." Les huit départs hebdomadaires (4 les dimanches et 4 les jeudis) pour Marrakech sont donc assurés. "Les 2 500 clients prêts à partir ou sur place seront pris en charge", assure-t-il. Jet tours et Club Med qui doivent faire partir entre samedi et lundi environ 1 500 clients devaient vendredi encore examiner les cas de quelques départs ou retours sur Nice, Strasbourg, Bordeaux ou Toulouse. "Heureusement que seul le club Med d'Agadir est ouvert, note Hélène Abraham, directrice transport du groupe. Mais dans quelques jours, celui de Marrakech va ouvrir et la saison va être vraiment lancée. Ce sera plus délicat à gérer si la grève continue." Le faible remplissage actuel des avions a rendu le travail de Royal Tours un peu moins fastidieux, bien que délicat : "Il a fallu se tourner vers d'autres partenaires comme Corsair, Plein Vent ou Fram", souligne Jean Brajon responsable transport du TO. "Globalement tout est rentré dans l'ordre avec parfois des décalages d'un jour dans les programmes ou des horaires modifiés." Même du côté financier, les TO semblent plutôt bien s'en sortir : "La RAM a suspendu les contrats d'affrètement jusqu'au 13 juin, constate Royal Tours. Mais la compagnie nous a assuré qu'elle prenait en charge les coûts supplémentaires générés par la grève."
Réaction
Directeur France de Royal Air Maroc, Abderafih Zouiten explique qu'"aujourd'hui les efforts menés pour atténuer les effets négatifs de cette grève passent par le maintien de la plupart des rotations charter et la réalisation de plus de 70 % du trafic sur vols réguliers au départ de Paris et de province". Bien obligée de tenir certains engagements, la compagnie marocaine n'a eu d'autre solution que d'affréter avions et personnel de bord chez Eagle Aviation ou de regrouper plusieurs vols avec des avions gros porteurs de type B747-400, comme ce fut le cas lundi et mercredi. "Non seulement nous perdons 140 000 euros par jour mais de plus cette grève vient freiner notre progression de 24 % enregistrée entre janvier et fin avril", poursuit le DG. Les pilotes sont en grève après le licenciement de six d'entre eux. Selon le PDG de la RAM, Mohammed Berrada, le lancement d'une filiale de la RAM, proposant des prix réduits sur le marché, est une "des raisons sous-jacentes" de la grève.