Neuf jours de grève en sept semaines. Déjà 220 millions d’euros partis en fumée depuis le début du conflit, le 22 février. Un dialogue social bloqué. La situation est devenue insupportable aux yeux d’un PDG d’Air France KLM qui a décidé d’abattre ce qui pourrait bien être sa dernière carte.
La direction va consulter l'ensemble des salariés
L’accord mis sur la table par la direction d’Air France le 16 avril dernier – soit 7% d’augmentation de salaire sur 4 ans (2% tout de suite et le reste étalé sur 3 ans)– était valide jusqu’à aujourd’hui , vendredi 20 avril, midi. Il n’a pas été signé par une intersyndicale qui réclame toujours 6% d’augmentation de salaires immédiate.« Face à la promesse d’un conflit qui va se durcir » et devant le constat que « seul un accord financièrement réaliste peut permettre à Air France de rattraper son retard » et de « revenir dans la course d’un secteur ultra compétitif », Jean-Marc Janaillac, le PDG d’Air France KLM, a donc décidé de recourir aux grands moyens.
« Pour mettre fin au désastre », il a décidé d’appeler l’ensemble des salariés de la compagnie à s’exprimer sur l’accord proposé le 16 avril lors d’une consultation par vote électronique organisée entre le 26 avril et le début du mois de mai. Si le non l’emporte, le PDG « tirera toutes les conséquences du résultat et prendra ses responsabilités ». Traduction: il présentera sa démission.
Si le oui, l’emporte, la direction présentera à nouveau à la signature l’accord ayant expiré aujourd’hui aux représentants syndicaux et ce sera à ces derniers « de prendre leurs responsabilités ».
Vu le nombre d'appels à prendre ses responsabilités qui se sont succédé ces derniers temps sans le moindre effet, rien ne dit que même si le oui l’emporte lors de la consultation qui débutera le 26 avril, cela sera de nature à infléchir les positions les plus radicales...