Guillaume Pépy, président de la SNCF, est intervenu mercredi dans le cadre du congrès des Entreprises du voyage qui se tient en ce moment à Lille. Il a rappelé l'importance du réseau de distribution traditionnel pour la SNCF, "notre deuxième canal de distribution après Voyages-sncf.com".
56% des ventes "agences de voyages" sont faites "on-line"
Il a indiqué qu'aujourd'hui, les agences de voyages font 22,5% des ventes longues distances de la SNCF. De plus, son CA réalisé en agences à fin octobre est en hausse de 12%, en cumul depuis le début de l'année. "Je ne me souviens pas d'avoir vu un +12% depuis très longtemps" a-t-il précisé. Un progrès qui est du "à la fois la reprise économique, à un rebond après les attentats, à un retour de confiance dans l'économie et à l'adaptation de nos offres".Pour lui, le canal "agences" "surperforme" par rapport à la croissance globale du TGV qui n'est que de 8,7 % pour l'ensemble des canaux de distribution. Il se félicite aussi du marché du voyage d'affaires ferroviaire qui "est reparti en 2017, après 7 années de stagnation, avec 9% de hausse par rapport à 2016".
Dans ces conditions, il se rappelle des congrès du Snav (Syndicat national des agents de voyages), aujourd'hui Entreprises du voyage (EDV)), auxquels il a participé "il y a plus de 10 ans où on était alors à 3 ou 5%".
"Je dis Bravo !" Surtout quand il se souvient qu'alors, les sujets essentiels étaient : "Va t-on mourir ?" ou "Vont-ils nous tuer ?".
A l'époque, les agences de voyages réalisaient déjà 20% des ventes longues distances de la SNCF. Et quand "je disais que je faisais le pari que dans 10 ans ce serait toujours 20%. Evidemment la salle sifflait et me huait"…
Que nos connections soient directes ou GDS, nos prix sont les mêmes "
Dans ce contexte, la SNCF ne peut pas se passer d'une distribution aussi dynamique. Lors des prochaines négociations des accords entre la distribution et la SNCF qui auront lieu fin 2018, Guillaume Pépy dit : "clairement nous ne nous inscrivons pas dans la perspective d'une commission zéro".Rappelons que le taux de commission de base de la SNCF est passé de 4,7% en 2007 à 2% en 2016.
Il ajoute : "Je vous rappelle que nous avons une longue tradition de négociations qui sont profitables à tout le monde. Nous devons donc trouver un mécanisme intelligent pour que chacun tire son épingle du jeu".
Frais GDS : le patron de la SNCF ne s'interdit rien
Quant aux "choses très importantes qui se passent dans l'aérien (les frais GDS), nous y sommes très attentifs, même si nous ne sommes pas collés au secteur aérien".Sans trop se mouiller, le patron de la SNCF ne s'interdit rien, dans un cas comme dans l'autre. Il rappelle simplement qu'aujourd'hui, "nos prix sont les mêmes, que nos connections soient directes ou via GDS". Après, on verra...
Il conclut : "Ce que j'observe c'est que depuis 10 ans vous avez parfaitement bien réussi à vous adapter. Alors il n'y a pas de raison que sur les 10 ans qui viennent vous ne réussissiez pas à nouveau !"