Bruxelles attend un plan de restructuration dans 6 mois.La compagnie peaufine un plan industriel pour 2005-2008.Ce plan prévoit la privatisation partielle d'Alitalia.Plongée dans une situation aussi critique que celle d'Air France au milieu des années 90, Alitalia tente de se restructurer pour sortir la tête de l'eau.
La compagnie italienne, qui a enregistré une perte nette de 519,2 millions d'euros en 2003 et de 330 ME au premier semestre 2004, n'a pas le choix. En autorisant le 20 juillet dernier l'octroi par l'État italien d'un crédit-relais de 400 millions d'euros pour financer "ce qui est nécessaire pour la gestion d'Alitalia", la Commission européenne a été très claire. "La durée de remboursement ne doit pas excéder 12 mois" et en contrepartie Bruxelles attend dans les six mois "soit un plan de liquidation, soit un plan de restructuration d'Alitalia". Aussi, la direction du transporteur peaufine-t-elle un plan industriel pour la période 2005-2008. Objectif : réaliser 878 millions d'euros d'économies ou de gains supplémentaires d'ici à 2008 avec un retour à l'équilibre d'ici à la fin 2006. Ce qui est loin d'être gagné. La direction compte notamment réduire de 10 % en 2005 le montant de sa facture de frais généraux qui s'élève à 2 milliards d'euros par an en taillant dans les dépenses de publicité, le budget hôtels et transports du personnel, le poste manutention et autres dépenses aéroportuaires ou encore celui des repas à bord. La réorganisation de la politique commerciale permettrait quant à elle de dégager 363 ME. Par ailleurs, le nouveau PDG Giancarlo Cimoli devait demander lundi dernier aux syndicats d'accepter des efforts de productivité de la part des pilotes, ainsi qu'une révision des contrats de travail de toutes les catégories du personnel afin de générer 230 ME d'économies. Le résultat de cette requête déjà refusée à l'ancienne direction nous était inconnu à l'heure de notre bouclage. Par ailleurs, si le plan prévoit la constitution d'un holding coiffant deux sociétés distinctes d'Alitalia, l'une pour les activités en vol, l'autre pour les activités au sol, la compagnie devrait être privatisée avec une part de l'État dans le capital qui passerait de 62 % à moins de 50 %.
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