La hausse du prix du pétrole va coûter 400 ME à AF.Les nouvelles règles d'indemnisation vont peser 60 ME.Les charges aéroportuaires d'AF ont crû de 51 % en 4 ans."Depuis le premier vol des frères Wright, l'industrie du transport aérien a perdu plus d'argent qu'elle n'en a gagné." Une boutade vieille comme le secteur "mais qui aujourd'hui ne fait plus rire personne", expliquait jeudi dernier Pierre-Henri Gourgeon, directeur général exécutif d'Air France en intervenant lors de la clôture de la 6e conférence annuelle du Bar France.
De fait, le DGE d'Air France s'est attaché à lister les différentes charges qui pèsent sur la compagnie. Un véritable inventaire à la Prévert, mais pas du genre amusant. Honneur d'abord à la "guest star" du moment : le pétrole. "Si on comparaît les augmentations du baril à des vagues, on pourrait dire que celle que nous vivons en ce moment est du genre centenaire", explique le DGE. Christian Boireau, DG commercial France de la compagnie, ajouta alors : "En 2003, le prix du carburant a impacté notre chiffre d'affaires à hauteur de 100 ME, en 2004, les surcoûts pétrole devraient nous coûter 400 ME." Mais le pétrole n'est pas le seul paramètre. Pour Pierre-Henri Gourgeon, "on peut aussi craindre, vu les débats qui se sont déroulés à l'OACI la semaine dernière la mise en place d'une taxe sur le kérosène liée à l'environnement". Beaucoup moins hypothétiques, donc encore plus inquiétantes : les nouvelles règles d'indemnisation des passagers, décidées par Bruxelles et qui pourraient coûter jusqu'à 60 ME à AF. Cynique, le DGE explique : "Nous sommes assez gros pour encaisser, mais il y a des chances pour que ça fasse disparaître les petits." Enfin, les charges aéroportuaires. Chez AF, on explique : "Entre 2000 et 2004, le coût de ces charges a augmenté, pour l'ensemble des compagnies de 38 %, soit de 793 ME, alors que le trafic commercial est resté quasiment stable (+ 0,4 %)." Pour Air France, ces charges ont grimpé de 51 % (+ 333 ME) sur la même période, pour un chiffre d'affaires en hausse de 4 %.
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