Réduire les coûts grâce au Web.Sera-ce suffisamment incitatif ?On se croirait revenu aux grandes heures de la politique monétaire des années 1970.
Rappelez-vous, à l'époque on dévaluait la monnaie pour rendre les produits français plus compétitifs et ainsi relancer la machine économique. C'était la fameuse dévaluation compétitive. Aujourd'hui, la SNCF et le Snav réinventent le système. Ils ont entériné hier une convention qui institue pour trois ans une "baisse de la commission compétitive". Entendez par là que la chute de la rémunération poussera les agences, aidées par le transporteur national, à repenser complètement leur stratégie de vente et à faire des économies d'échelle en pariant sur le canal le plus productif - à savoir Internet dans l'esprit des signataires. Or, l'idée de motiver les troupes avec une baisse de salaire pourrait à la limite fonctionner, si la rémunération couvrait au moins les frais d'émission. "Selon toutes nos prévisions, ce n'est pas le cas", soutenait Georges Colson, président du Snav devant Louis Gallois, président de la SNCF. Ce dernier a d'ailleurs usé de son poids pour obtenir de KDS une baisse du coût unitaire de la transaction. Sera-ce suffisant pour inciter une agence à abandonner la vente de train qu'on pourrait qualifier de service de proximité pour se rabattre sur le Net – et y investir ? Ceux qui ne voudront pas faire le saut n'auront alors d'autre choix que de systématiser les frais, quitte à sortir du marché. La SNCF se défend de privilégier les grands réseaux, plus aptes à investir dans le Web et à capter une plus grande audience. "La convention respecte les petits points de vente, car la rémunération ne change pas selon le canal et le volume de vente", soutient le transporteur ferroviaire.
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