Les élus du Comité central d'entreprise d'Air France ont voté mercredi 10 mai à l'unanimité contre le projet "Boost" de nouvelle compagnie à coûts réduits. Cet avis consultatif précède la décision déterminante du premier syndicat de pilotes attendue d'ici fin mai.
La création d'une filiale d'Air France, pierre angulaire du projet stratégique "Trust Together" (la confiance ensemble), repose sur les épaules du SNPL. Le syndicat de pilotes majoritaire réunira ses instances mercredi 17 mai. Le Spaf, deuxième syndicat, ne signera pas le projet d'accord, qui est ouvert à signature jusqu'au 31 mai. Mercredi 10 mai, en CCE, les élus présents ont émis "à l'unanimité" un avis défavorable, a-t-on appris de sources syndicales. Les représentants syndicaux de la CGT et du SNPL, en l'absence de leurs élus, se sont "associés au vote contre", ont-ils précisé à l'AFP.
Le projet d'accord soumis aux syndicats de pilotes prévoit que les vols Boost soient gérés exclusivement par des pilotes Air France. Des garanties en matière d'activité (temps de vol), vis-à-vis de KLM, sont également promises. Un point qui a du mal à passer. Les élus ont vivement protesté mercredi contre l'existence, dans le projet d'accord, d'une indemnité forfaitaire versée aux pilotes si ce rééquilibrage d'activité n'était pas respecté. "Pour ne pas avoir (à payer) la prime, il faudrait qu'Air France fasse 4% de croissance par an pour rattraper (KLM), ce qui est impossible", a indiqué Karim Taïbi (FO), se fondant sur un rapport commandité par le CCE.
Le rapport prédit "que dès 2018, Air France ne sera pas en capacité de respecter ces engagements", a abondé Jérôme Beaurain (SUD). Selon lui, "tous les gains générés par Boost risquent d'être totalement absorbés". La CFDT, pourtant "favorable à l'ambition initiale" d'un projet bâti sur "la croissance", a voté contre Boost pour la même raison. Sollicitée par l’AFP, la direction d'Air France n'a pas fait de commentaire.