Alors qu'en octobre dernier Alitalia nourrissait le rêve d'intégrer dès avril le groupe Air France-KLM, aujourd'hui le rachat de la seconde par la première vient de débuter tandis que la compagnie italienne est au fond du trou.
Sans intervention du gouvernement, Alitalia "n'a pas plus d'un mois à vivre parce que pour assainir l'entreprise, nous devons approuver un plan de restructuration et celui-ci ne peut démarrer tant que les interventions promises par le gouvernement n'arrivent pas", a déclaré lundi le président de la compagnie Giuseppe Bonomi. Ce dernier a fait cette déclaration après que le ministre du Travail, Roberto Maroni, eut accusé le gouvernement dont il est membre de faire peu ou rien pour sauver Alitalia. Plus tard dans la soirée, le président de la compagnie a un peu corrigé ses propos, en expliquant qu'un mois était le délai limite que la compagnie s'était "auto-imposée" pour mettre en route un plan de restructuration. Alitalia doit présenter dans les dix premiers jours d'avril les grandes lignes de son nouveau plan. Il lui faudra marcher sur des œufs. Le précédent administrateur délégué, Francesco Mengozzi, débarqué fin février, s'est heurté à l'opposition des syndicats en présentant un plan tablant sur 2 700 suppressions d'emplois. Ce pourrissement social s'est notamment caractérisé par de nombreuses grèves depuis plusieurs mois. La compagnie, qui traverse la crise la plus grave de son histoire, a affiché pour 2003 une perte de 510,6 millions d'euros, deux fois plus importante que celle essuyée en 2002.
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