Le pétrole a atteint récemment des niveaux de prix qualifiés "d'historiques".Les surcharges pratiquées par les compagnies pourraient freiner la reprise.Les compagnies ont dû faire face à une hausse des charges aéroportuaires.Le 13e Cannes Airlines Forum commence aujourd'hui, sur fond de flambée du prix du pétrole.
Les thèmes qui seront abordés pendant 2 jours (voir ci-dessous) semblent particulièrement bien choisis, puisqu'il sera essentiellement question de la sensibilité des compagnies aux crises, de reprise et de sortie de crise durable. Il est vrai que le transport aérien cumule les handicaps : il est particulièrement sensible, à travers ses clients, aux crises en tout genre (géopolitiques, économiques, etc.) et il dégage des marges qui peuvent sembler ridiculement faibles (les transporteurs se plaignent souvent d'être l'un des maillons les moins rentables de la chaîne par rapport aux autres, notamment aux GDS). D'où la pression exercée sur les coûts par les compagnies. Et s'il est des coûts sur lesquels les compagnies peuvent peser, comme les coûts de distribution (la fin de la rémunération des agences de voyages à la commission peut en témoigner, de même que la pression exercée sur les GDS), il en est qui sont plus difficilement compressibles. Comme les salaires, les charges aéroportuaires, les règles d'indemnisation des passagers et… le carburant. L'AEA chiffrait récemment l'actuel surcoût en carburant à 1 milliard de dollars pour ses membres (et pour l'année 2004). Un surcoût estimé à 400 ME pour la seule compagnie Air France par le directeur général exécutif de la compagnie lors du dernier colloque du BAR France. Et pour y faire face, les compagnies ont augmenté leurs tarifs, ce qui pourrait freiner la demande alors même que l'on constatait récemment une timide reprise du trafic. Toujours dans le domaine des charges, mais aéroportuaires cette fois, le DGE d'Air France expliquait qu'entre 2000 et 2004 les charges aéroportuaires (toutes taxes? comprises) avaient augmenté de 38 % (soit une croissance de 793 ME) en France, alors qu'en parallèle le trafic commercial n'a progressé que de 0,2 %. Pour couronner le tout, le futur commissaire européen aux Transports s'intéresserait à la mise en place d'une taxe sur le kérosène liée à l'environnement.Des sessions et un grand débat au programme du CAFLe 13e Cannes Airlines Forum va commencer, aujourd'hui, par une présentation générale de son président, René Lapautre. Elle sera suivie d'une allocution de Pierre Jeanniot, directeur émérite de Iata sur le thème "La crise, les conditions de la reprise". Puis commenceront les sessions proprement dites. Avec au programme du jeudi, "Pourquoi le transport aérien est-il si sensible aux crises ?" et "Les conditions de la reprise sont-elles réunies ? Les signes sont-ils là ?". Le vendredi, la première session aura pour thème "Pour une sortie de crise durable" et sera suivie du "Grand débat", mettant face à face ceux qui croient à la reprise et les autres.
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