Les compagnies craignent un nouveau coup dur sur l'Asie

Le virus ne se transmet pas par les repas, mais Thai retire le poulet à bord.
En 1997, la grippe aviaire à Hongkong avait duré une quinzaine de jours.

Après les ravages de la médiatisation du Sras l'an dernier, les compagnies aériennes craignent aujourd'hui l'impact de la couverture médiatique de la grippe du poulet qui touche certains pays d'Asie. "Si cela continue il y a effectivement un risque de conséquences graves", explique Gilles Ringwald, directeur commercial France de Thai Airways, "scandalisé" par la recherche du "sensationnel" de certains médias grand public. Déjà, quelques annulations ont été recensées chez plusieurs transporteurs sur le marché français : un groupe chez Vietnam Airlines et un autre chez Thai Airways – d'autant plus étonnant dans ce cas qu'il s'agissait d'un voyage à effectuer en novembre 2004. Cathay Pacific a également enregistré une poignée d'annulations d'individuels, notamment pour des voyages sur le Viêt-nam, tandis que Malaysia Airlines n'observait pas mardi un taux d'annulations supérieur à d'habitude. Air France, pour qui l'Asie est un axe stratégique, est restée discrète sur le sujet. Outre ces annulations anecdotiques pour l'instant, les compagnies reçoivent des appels pour avoir des informations. "Nos commerciaux et nos agents de réservation ne donnent que des informations officielles émanant de l'OMS ou de la Direction générale de la santé", souligne Gilles Ringwald. De plus, alors que le virus ne se transmet pas par voie alimentaire, la compagnie thaïlandaise a retiré le poulet de ses plateaux repas sur les vols au départ de Bangkok (au départ de Paris, le poulet provient de Servair, la filiale catering d'Air France). Vietnam Airlines, qui a déjà fait la même chose sur des vols intérieurs, va généraliser la mesure à tous ses vols d'ici à la fin de la semaine. Gardant son sang-froid, Nick Pendred, directeur commercial de Cathay, rappelle que la grippe du poulet qui a touché Hongkong en 1997 avait été éradiquée en 15 jours. "Les autorités avaient réagi très vite et le virus ne s'était pas répandu. Il n'y avait eu qu'une petite vague de panique." Espérons qu'il en sera ainsi.