Les compagnies qui gardent la commission ne veulent pas de frais

Dès demain, Air France change de modèle (lire en page une) en supprimant la commission reversée jusqu'ici aux distributeurs. Et si la compagnie va entraîner dernière elle une grande partie des transporteurs opérant en France, il en existe encore qui ont choisi une autre voie. Ce sont ceux que l'on pourrait appeler les "non-alignés", qui ont décidé de ne rien changer, ou presque, au système de la commission. Or, les exhortations à "faire simple", proférées par Robert Darfeuille, président de la commission Air du Snav, dans nos colonnes (Cf. QDT n° 2517 du 22/03), c'est-à-dire à ne pas faire de différence, du point de vue de la prise de frais, entre les compagnies ayant supprimé la commission et celles qui la maintiennent, ne peuvent qu'interpeller ces dernières. C'est Jean-Luc Grillet, DG d'Emirates, qui a dégainé le premier, via un courrier envoyé aux agences afin de leur expliquer qu'il entendait "continuer à s'appuyer sur la distribution en maintenant la rémunération des agences, du moins tant que ça n'impactera pas négativement les ventes d'Emirates". Et d'ajouter : "Certains veulent que les agences prennent des frais en plus de la commission, c'est incompréhensible." Du côté de Qatar Airways, le son de cloche est sensiblement identique. Eric Didier, DG France de la compagnie, explique : "Nous maintenons notre niveau de commissionnement pour 2005 et nous considérons qu'il serait malvenu de prendre des frais." Et de marteler : "Nous ne changeons pas le modèle économique de nos relations avec les distributeurs, ils n'ont donc pas à changer de modèle avec nous." Quant à l'argument relatif à la simplicité du discours client, il est très vite écarté : "Certaines banques prennent des frais sur les chéquiers et rémunèrent les comptes, d'autres non, il n'y a pas de règles en la matière." Reste que pour la suite des opérations "Qatar se décidera à la fin du printemps pour une application au 1er janvier 2006".