Les Majors revoient leur produit en Europe

Mais aucune homogénéité ne ressort. Si Swiss et Iberia ont suivi le modèle low cost en faisant payer les repas à bord en classe économique, British Airways, Lufthansa et Air France maintiendront un service gratuit. Mieux, de grosses différences à propos de la classe affaires apparaissent dans les projets que dévoileront Lufthansa et Air France dans une semaine. Alors que la compagnie française va supprimer la classe affaires sur les lignes à fort trafic loisirs en ne conservant que la classe économique et la classe Tempo Challenge – ce qui lui permettra de densifier les avions –, sa concurrente allemande va au contraire améliorer ses prestations en business (QDT n° 2283 du 19/11/2003). Configurée aujourd'hui avec deux sièges d'un côté du couloir et trois de l'autre côté, la classe affaires des appareils de Lufthansa sera configurée en 2x2. Exit donc le siège du milieu, ce qui permettra d'offrir 50% d'espace de rangement en plus. Au final, le transporteur allemand entend apporter une différenciation plus forte entre la classe affaires et la classe économique. Cette politique passera aussi par un allègement des prestations en classe économique comme le prévoit Air France avec peut être la fin des plats chauds. Conséquences : il y aura moins d'hôtesses et de stewards. Au-delà du service à bord, elles vont améliorer les temps de rotation des avions sur les aéroports (pour gagner en productivité) et travailler sur les gains de temps au sol en instaurant de nouvelles bornes libre-service afin de réduire l'heure limite d'enregistrement. Quelles que soient les mesures de réduction de coûts choisies par les compagnies, elles répondent toutes à un objectif commun : baisser les tarifs et reprendre la main face aux low cost.
Les grandes compagnies prêtes à aller dans un terminal low cost ?
Alors que la plupart des grandes compagnies européennes allègent leur service à bord en s'inspirant des transporteurs à bas tarifs, que feront-elles lorsque verront le jour des aérogares low cost comme le prépare l'aéroport de Genève (mais aussi d'autres plates-formes européennes). Ce dernier qui devait selon nos informations présenter aujourd'hui son concept d'“aviation simplifiée” à la commission européenne entend créer un terminal avec des services ultrabasiques afin de réduire le montant des redevances passagers – la plus lourde pour les compagnies aériennes – pour les compagnies low cost. Dans ce projet, il n'y aurait aucun comptoir d'enregistrement. Mais uniquement des bornes d'enregistrement automatiques qui permettraient aussi d'enregistrer les bagages. Ces derniers seraient amenés directement par le passager jusque dans un chariot. Aucun salon n'est évidemment prévu. Mais si ce concept s'adresse en premier lieu aux compagnies low cost, les grandes compagnies suivront-elles? D'après nos sources, ni British Airways ni Lufthansa n'entendent s'installer dans ce type de terminal lorsqu'il verra le jour. Mais pas Air France qui ne voit pas pourquoi les low cost bénéficieraient de baisses de redevances tarifaires. Problème : il faudra toutefois convaincre l'homme d'affaires “Fréquence Plus Rouge” de se rendre dans un hangar. Alors que laisser ce type d'aérogares aux low cost pourrait lui donner des arguments pour justifier des tarifs supérieurs à ceux des transporteurs sans service.