Des Français sont bloqués à l'étranger.
Vers une APS du secteur aérien ?Avec les récents déboires de touristes français, qui se sont retrouvés bloqués à l'étranger (en Turquie et en Israël), l'idée –un vieux serpent de mer, en fait– de créer une caisse de garantie des compagnies aériennes vient de refaire surface. Histoire, en cas de défaillance, de pouvoir au moins rapatrier les clients. On s'en doute, les compagnies, surtout les transporteurs réguliers, ne tiennent pas vraiment à voir aboutir ce projet cher à plusieurs professionnels du tourisme. D'autant que dans les deux dernier cas, Elégance et Isrofly, il ne s'agit pas de la défaillance d'une compagnie mais plutôt de celle de tour-opérateurs. L'avis du patron pour le marché France d'une compagnie du Golfe résume assez bien le sentiment qui prévaut dans l'aérien : "Une caisse de garantie bâtie sur la base du volume réalisé par les compagnies aériennes, cela veut dire que les grosses compagnies vont payer pour les petites et leur permettre de se mettre en faillite avant de recommencer à leur faire concurrence." Ça a le mérite d'être clair ! Une idée que partagent d'autres responsables du secteur. Ainsi, le DG France d'une grande compagnie américaine se demande "pourquoi nous aurions à payer une cotisation à une caisse alors qu'un certain nombre d'entre nous sont cotés en Bourse et doivent donc publier leurs comptes, ce qui permet tout de même à nos clients de savoir où ils vont". Et de conclure en ajoutant : "Après tout, Alcatel ne paye pas pour garantir ses concurrents." Pour le dirigeant d'une compagnie charter française, le problème est "qu'en France on veut à la fois les avantages du privé et de la compétitivité et les garanties étatiques en cas de problème". Pour lui, "si on monte une caisse, on risque surtout de protéger les plus mauvais…". Il précise : "En plus, avec ce genre de système, on dédouane les consommateurs de leur mauvais choix en matière d'opérateurs". Et il est vrai qu'en la matière, il est peut-être temps de rendre les consommateurs adultes.