Maintien de la com' : des résultats disparates

Air France vient de supprimer la rémunération des agences de voyages à la commission. Si nombre de transporteurs ont choisi de lui emboîter le pas, d'autres, sorte de club des non alignés, ont préféré faire perdurer l'ancien modèle. Et si tous ne l'avouent pas ouvertement, ils espèrent néanmoins en tirer quelques bénéfices en termes de ventes agences. A en croire les statistiques fournies la semaine dernière par l'association des agences en ligne (lire en une), la préconisation par le maintien de la "com'", ça fonctionne vraiment. Cependant, du côté des transporteurs qui ont gardé la rémunération à la communication, les résultats sont un peu plus contrastés, surtout si on se place du point de vue de la distribution en général et pas seulement de celui des agences en ligne. Un exemple à travers deux transporteurs.
Chez Emirates, on dit constater "une forte hausse des réservations" sans toutefois être à même de les attribuer à l'unique maintien de la commission : "Nous constatons en ce moment une hausse des réservations individuelles de 59% par rapport à l'an dernier, explique Jean Luc Grillet, DG France de la compagnie , mais comme nous avons mis, avec nos nouveaux vols, environ 40% de capacité en plus sur le marché…" Reste qu'il affirme "pouvoir supposer que la préconisation en agences, ça marche". Le dirigeant en profite pour ajouter : "Si je comprends la suppression des commissions sur le marché européen, notamment vis-à-vis de l'attaque des compagnies low cost, en long courrier, c'est une ineptie." "Si nous maintenons, ce n'est pas pour ennuyer Air France, mais parce que nous sommes persuadés d'avoir raison.", souligne-t-il.
Chez Air Mauritius, en revanche, on explique "ne pas être éblouis par les résultats". Et de préciser : "D'un autre côté, nous avons dit dès le départ que nous tendrions vers la commission zéro, même si nous y allons en douceur (passage à 5% en mai)." "D'autant, ajoute-t-on du côté de la direction commerciale, que nous n'avons jamais perdu autant de parts de marché que lorsque Air France est passé à 7% et que nous avons maintenu 9%."