Nouvelles mesures de sûreté : Le voyageur d'affaires en première ligne

Par ailleurs, ils devront présenter ces flacons au contrôle dans des sacs en plastique transparent et fermé (de 20 cm sur 20 cm) à côté de leurs autres affaires. C'est sans doute pour les voyageurs d'affaires que ces mesures seront les plus pénalisantes, car ce sont eux qui montent le plus souvent leurs bagages en cabine. Qu'en pensent les professionnels ? Pour Robert Darfeuille, directeur des relations avec l'industrie chez Carlson Wagonlit Travel, "ces mesures auront forcément un impact sur l'activité". Il explique "jusqu'à présent les personnes qui voyagent pour affaire essayaient de gagner un maximum de temps, or si la majorité d'entre eux envoient leurs bagages en soute, cela va augmenter d'au moins 50% les temps de livraisons bagages, sans compter le temps et la fluidité perdu dans les files d'attente devant les postes de contrôle". Même genre de son de cloche du côté de l'Acte, l'association des chargés de voyages chez qui on pense que "tout cela ne va pas dans le sens de la fluidification, ça va être un handicap pour les voyageurs d'affaires, sans compter les problèmes liés aux délais d'embarquement ou à l'accroissement du nombre de bagages perdus". Reste que toujours d'après la même source, "cela n'aura pas de réel impact sur le voyage d'affaires : ces personnes ne voyagent pas pour le plaisir mais parce qu'ils y sont obligés, ils risque de s'y habituer". Adepte pur et dur du principe de précaution, Jean Pierre Mas, président d'Afat Voyages et de la commission Air du Snav, estime pour sa part que "tout ce qui va dans le sens de la sûreté est une bonne chose". Il explique "même si ces procédures alourdissent les processus, elles renforcent l'idée que le transport aérien est sûr, or il ne faut pas que les agences oublient que le transport aérien représente une part importante de leur activité". Point important pour lui : le fait que les agences de voyages s'approprient la transmission de ce type d'information "car cela fait partie de leur valeur ajoutée". Ca tombe bien, la DGAC a décidé "avec la direction du tourisme, de mettre des outils (sous forme d'affiches informatives) à la disposition des agences". En attendant du côté d'ADP, on concède que "quelques jours seront certainement nécessaires pour s'adapter". Quand on voit le nombre de gens qui se présentent encore aujourd'hui aux contrôles sans vider leurs poches, on se dit qu'effectivement, les files d'attente en aéroport ont encore de beaux jours devant elles.