SNCM : quid de la com' sur les billets remboursés ?

Si juridiquement la compagnie maritime peut invoquer le cas de force majeure pour ne pas s'acquitter du paiement des commissions, elle peut au contraire accorder un geste commercial, comprenant que les agences ne méritent pas d'avoir travaillé davantage pour rien. Interrogé, Pierre Marcy, directeur commercial de la SNCM, indique qu'il "n'envisage pas de payer les commissions", estimant que "la responsabilité de la compagnie n'est pas engagée puisqu'elle a été prise en otage par le syndicat des travailleurs corses". Et de préciser par ailleurs : "Nous avons déjà payé les commissions lorsqu'il y a eu des grèves pendant des périodes de fort trafic, au printemps ou en été, et qu'il y avait une demande forte du Snav. Ce qui n'est pas le cas dans la dernière grève, où le volume de réservations était faible et qu'il n'y a pas eu de remontées du syndicat." Néanmoins, le dirigeant de la SNCM va regarder le niveau des ventes des agences pendant la grève et, conscient que la médiatisation du sujet va susciter leurs doléances, ne ferme pas les discussions avec le Snav. Cela tombe bien. Le syndicat a bel et bien l'intention de demander des comptes. "Nous allons effectivement poser la question", indique Lionel Cajard, président de la commission mer au Snav. Membre de cette commission, Yves Kinoun (Afat), va effectivement demander lors de la prochaine réunion que les commissions soient payées. "La SNCM aurait pu négocier plus rapidement avec le syndicat des travailleurs corses", estime-t-il. Un geste commercial serait un bon signe lancé à la profession à l'heure où la SNCM doit regagner leur confiance. D'autant que la société de ferries voit son trafic dégringoler de manière vertigineuse. Alors qu'en début d'année, elle tablait sur un recul de 80 000 à 100 000 pax en 2004, la chute est déjà de 250 000 passagers.