Surcharge pétrole : AF en remet une couche...

C'est fait ! Air France s'est résolu à ajouter une 4e surcharge pétrole en moins d'un an. Il est vrai que le cours du brut a atteint des sommets ces derniers temps. Pour mémoire, le baril flirtait avec les 58 dollars début avril. Et même si mercredi il était "descendu" sous les 53 dollars, certains prédisent qu'il pourrait atteindre les 100 dollars. D’où la surcharge qu'Air France appliquera sur les billets émis à partir du 20 avril prochain. Elle sera, concrètement, de 1 euro sur les vols intérieurs, de 2 E sur le moyen-courrier et de 8 euros sur le moyen-courrier (le tout par segments). Elle sera supprimée si le baril repasse sous 45 dollars pendant 30 jours consécutifs. Dans la foulée d’Air France, KLM a également annoncé que sa propre augmentation de surcharge (par segment) entrerait en vigueur le 15 avril : + 2 euros sur les vols France-Pays-Bas, +3 E sur l’Europe, les USA et le Mexique depuis les Pays-Bas et + 6 E sur le reste du monde toujours au départ des Pays-Bas. Air France et KLM ne font que suivre un chemin emprunté dès le mois dernier par la majorité des transporteurs européens, British Airways en tête. Il faut dire que, comme le rappelait récemment la Fnam, en demandant l'aide du gouvernement, "la facture pétrolière a augmenté de 70% en 2 ans" et "le carburant représente aujourd'hui 20% du compte d'exploitation des compagnies." En attendant, les professionnels du tourisme commencent à trouver "limite" comme le dit René-Marc Chikli, président du Ceto, que les compagnies mettent "les surcharges pétrole dans le même sac que les taxes". Et d'ajouter : "quand le prix du papier augmente, les journaux n'ajoutent pas une taxe à leur prix de vente, et pourtant le prix du papier fluctue énormément". Pour Robert Darfeuille, président de la commission Air du Snav, "du point de vue de l'affichage et du discours client ce serait quand même plus simple que les transporteurs intègrent ce surcoût directement dans le prix des billets". Et de conclure : "Ça devient aberrant de communiquer sur des prix aller simple hors taxes et surcharges valables uniquement en aller retour…"
Bientôt une nouvelle taxe sur le transport à l'échelon européen ?
Au rayon des nouveautés qui ne manqueront pas de ravir les dirigeants des compagnies aériennes européennes, il apparaît que les ministres des Finances de l'UE vont approfondir l'idée d'une taxation du secteur aérien pour financer le développement des pays pauvres. Les 25 grands argentiers ont débattu, mardi dernier, d'une étude de la Commission sur les sources de financement possibles pour atteindre l'objectif de réduction de moitié de la pauvreté dans le monde d'ici à 2015. "Nous avons demandé à la Commission d'approfondir son analyse pour la réunion informelle du mois de mai sur les propositions franco-allemandes de taxation du kérosène ou des billets aériens", a indiqué le ministre allemand Hans Eichel. Selon Bruxelles, une taxation sur le kérosène de 330 euros pour 1.000 litres sur les vols intra-communautaires pourrait générer des revenus de 6 à 7 milliards d'euros annuels. La Commission juge également possible un prélèvement de 10 euros sur les billets d'avion pour les vols intérieurs et de 30 euros pour les vols extracommunautaires, soit une manne additionnelle de 6 milliards d'euros par an. Selon des sources européennes cependant, "le parti du tourisme" (Espagne, Grèce, Portugal, Malte, Chypre) ainsi que le Royaume-Uni et l'Irlande ont manifesté leurs oppositions à ces idées, les Britanniques ne manquant pas de rappeler que les questions fiscales se décident à l'unanimité.