TGV-Est, l'axe test de la SNCF pour sa stratégie européenne

"Car nous sommes déjà en concurrence intermodale, actuellement avec les low cost et bientôt avec d'autres opérateurs ferroviaires si l'UE ouvre la concurrence au trafic voyageur comme elle l'a fait en 2003 avec le fret, aussi bien à l'international qu'en France", explique Mireille Faugères, directrice Voyages France Europe. En conséquence, affirme-t-elle, "il faut se positionner en tant que champion du train" par les idées et les services développés ces dernières années. A ce titre, le TGV-Est, dernier grand chantier en cours de la SNCF, devrait être "le rendez-vous de toutes les innovations, avec le meilleur du TGV, des services et de la distribution", assure Mireille Faugères. Le billet électronique devrait en effet être généralisé, les contrôleurs porteront de nouvelles tenues et seront munis d'appareils de contrôles comparables à ceux qui sont en service sur l'iDTGV.
La ligne Paris-Strasbourg permettra d'ici à 2007 de relier Francfort en quatre heures. Mais il faut auparavant que la SNCF et la Deutsche Bahn trouvent un accord technique et commercial, à l'image de British Rail avec Eurostar et de la SNCB avec Thalys. Or les négociations en cours qui, selon la DB, pourraient aboutir d'ici à la mi-mai, laissent encore des zones d'incertitudes. Si la constitution d'un joint-venture détenu à 50 % par les deux opérateurs semble acquise (il reste toutefois à déterminer si les trains de la DB venant à Paris seront des ICE homologués ou bien des TGV aux couleurs de la DB), la SNCF se méfie de l'engagement commercial de l'opérateur allemand au vu des résultats obtenus avec Thalys : cette marque n'est connue que de 12 % des Allemands en notoriété spontanée et le trafic a chuté de 11,7% en 2004. Du coup, la SNCF envisage de développer elle-même la distribution en Allemagne, une stratégie possible avec le ticketless et Internet.