Le nouvel actionnaire de XL Airways veut tripler le chiffre d’affaires de la compagnie d’ici 3 à 5 ans.
Pour autant, Beachside Capital, également propriétaire de XL Germany, dont il vient de stopper les activités, ne semble pas du genre à investir indéfiniment à fonds perdus ou à faire du social.Les nouveaux actionnaires de XL Airways France ne sont pas des philanthropes. Ce sont des financiers purs et durs. Comme l’explique Jean Claude Wehrle, qui dirige les activités de Beachside Capital* pour l’Europe, "nous n’avons pas d’états d’âmes, quand une société perd de l’argent, on la coupe". Ce ne sont pas les salariés de XL Germany, en forte perte, dont les activités ont été stoppées quelques mois seulement après sa reprise qui viendront le contredire. Comme il l’a expliqué, la finalité du rachat de XL Germany à la banque islandaise Straumur, "c’était, étant donné qu’ils voulaient vendre l’ensemble, la reprise de XL Airways France". Cela a pris un peu de temps, mais c’est désormais chose faite. XL France, à en croire l’investisseur, "est une pépite à fort potentiel". Le but affiché est d’en faire d’ici 3 à 5 ans "une low cost long courrier qui génère 1 milliard de chiffre d’affaires". Soit un peu plus du triple de ce qu’elle réalise aujourd’hui (environ 320 ME de CA attendu pour 2012). L’investisseur a d’ores et déjà injecté 7 ME dans XL, soit une partie de la créance de 27 ME que lui devait son ancien actionnaire. Le reste doit suivre, soit en cash, soit à travers des opérations de croissance externe. Aujourd’hui, l’actionnaire en est au stade de l’analyse de la situation. Demain, c'est-à-dire d’ici 3 mois, un business plan (plusieurs pistes sont déjà à l’étude, notamment en direction des pays émergeants et de la clientèle américaine) devraient être arrêtées avec les équipes opérationnelles de la compagnie, Laurent Magnin en tête. Pour tripler le chiffre d’affaires de la compagnie en quelques années, il faudra surement investir, notamment en terme de flotte. Le PDG de XL, par ailleurs satisfait d’avoir pour une fois "un actionnaire qui nous donne des fonds au lieu de nous en prendre" estime que "le bras de levier se situe autour d’une dizaine d’A330". A voir donc d’ici 3 à 5 ans. En tout cas, si tout se passe bien. Car rappelons-le, Beachside est un actionnaire qui n’a pas d’états d’âmes, et dont le seul objectif est d’arriver à un retour sur investissement.* La société est au départ un fonds participatif qui fédère un groupe d’investisseurs pesant au global environ 40 milliards de dollars. La plupart du temps, elle agit comme apporteur d’affaires, tout en investissant de temps en temps au côté de pools d’actionnaires en propre comme c’est le cas avec XL Airways France.