Le ministre des Transports fait une rentrée remarquée dans le rôle du père fouettard des professionnels du tourisme.
Un courroux contre des "voyous" du tour operating d’autant plus surprenant que Dominique Perben semblait jusqu’à présent plus préoccupé par des ambitions politiques lyonnaises. On peut y voir tout à la fois un effet de la pression des journaux télévisés en "prime-time" et de l’appel à la mobilisation du gouvernement lancé par le Président pour les 250 jours qui viennent, le tout sur fond d’année électorale. Cette sortie agrémentée d’une convocation des professionnels en bonne et due forme à débattre de la question sous la férule ministérielle est excessive. D’abord parce que les garde-fous existent bel et bien: l’arsenal de la loi de 92 est déjà amplement suffisant pour encadrer le marché et qu’ensuite les dysfonctionnements sont plutôt rares. Comme le souhaite le président du Ceto, René-Marc Chikli, la réduction du nombre de voyagistes aux marques fortes et aux reins solides serait une bonne chose. Mais en économie libérale, c’est le marché qui décide. Faudra-t-il protéger les consommateurs contre leur tentation risquée de toujours trouver moins cher ? Jusqu’où veut aller l’État providence ? Le soufflé risque de retomber assez vite!
Billet d'humeur