L'ardoise totale s'élèverait à plus de 700 M$.Seule option : s'inscrire sur la liste des créanciers.Les agents de voyages, pessimistes, se sentent trahis.Colère et abattement au sein de la profession.
Car même si le verdict n'était toujours pas publié mercredi soir à l'heure où nous bouclions, les agences de voyages touchées par la nébuleuse Festival savent déjà que quelle que soit l'issue des délibérés, elles n’ont aucun recours pour récupérer les sommes versées à la compagnie. Et elles sont conséquentes. On parlerait de 700 à 800 millions de dollars sur l’ensemble de l’activité de Festival dans le monde. En France, l’APS a déjà déclaré qu’elle ne couvrirait pas les frais et l’ARC (assurance souscrite par les agences) ne prend rien en charge car la défaillance ne vient pas de l’agence même. Aujourd’hui, l'alternative qui s’offre aux victimes est de s’inscrire sur la liste des créanciers mise à disposition par le Syndic des faillites et de croiser les doigts… Mais les agences ne sont pas dupes : "Une fois que Festival aura payé son personnel, il ne restera plus rien !", confie, furieux, Pierre-Yves Canton, directeur de The Cruise Company à Monaco. "Nous n’avons jamais cru à un quelconque repreneur et n’avons plus que nos yeux pour pleurer !", témoigne à son tour Viviane Greco, présidente de l’agence Prestatour, structure la plus sévèrement ébranlée par l’affaire avec une ardoise qui s’élève à 728 000 E. Et pendant ces plusieurs mois d'attente et de stress, l'absence de communication a été certainement le fardeau le plus lourd à porter. "Je n'essaie même plus de joindre l'équipe à Paris. De toute façon, cela ne change rien, ils répondent tour à tour depuis le début ne pas être au courant de ce qui se trame", indique Patrick Gaudfrin, gérant de ABCroisiere.com. Enfin, au pessimiste et au fatalisme ambiants sont venus se greffer un sentiment d’injustice. "Georges Poulidès n’existe nulle part. Il a su s’entourer d’amis administrateurs et a tissé une toile quasiment inattaquable", poursuit Pierre-Yves Canton. Difficile en effet de s’y retrouver avec un agent général en France, sans pouvoir, un service financier en Suisse et un siège social au Luxembourg…
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