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Production

Ventes de voyages: l'été 2018 sera-t-il sauvé en juin?

L'enthousiasme pour 2018 a fait place à une inquiétude. Sondage favorable, ventes en agences en hausse, les professionnels avaient le sourire sur les quatre premiers mois. Les ventes du mois de mai ont été plombées, les promotions ont déjà commencé...

 
Tout se présentait bien. Après une belle année 2017, marquée par la reprise des ventes en agences et un rattrapage en matière de chiffre d’affaires, l’été 2018 semblait placé sous de bons auspices. Pensez donc, 69% d’intentions de départ (+4 points) selon le dernier sondage Ipsos* ! Et une hausse de 9% des ventes en agences sur les 4 premiers mois d'après le dernier baromètre EDV/ Gestour/ Orchestra.
 
Mieux, les Français* se voyaient bien partir deux semaines et même un peu moins en France que l’été dernier (à 57%, –6 points). Une aubaine donc pour les professionnels du voyage. Sauf que… l’étude aussitôt parue était déjà contredite dans les faits en agences et chez les tour-opérateurs. En cause : les grèves, les ponts de mai et le football.
 

Depuis la fin avril, les ventes de séjours en agences ont en effet connu un sérieux coup de frein pour ne pas dire pire. Et les tour-opérateurs l’ont ressenti. René-Marc Chikli, président du Seto (syndicat des tour-opérateurs), le dit à demi-mot lorsqu’il nous confie que « mai n’a pas été un très bon mois en réservations ».
 
Sachant que d’habitude les TO réalisent le gros de leur chiffre d’affaires sur la saison été avec les ventes de mai et juin, on comprend que le président du Seto précise « attendre juin pour confirmer les bons résultats du premier trimestre ». Pour de nombreux opérateurs, l’été reste à faire.
 

Une avance des réservations jusqu’à quand ?


« Tout dépend de l’avance qu’on a réussi à prendre sur les trois premiers mois et du niveau d’engagement aérien » explique Philippe Sangouard, directeur général de Boomerang (Kappa Club/ Clubs Coralia). « Nous avons eu en début d’année des progressions à deux chiffres (+20% et jusqu’à +40% sur les ponts de mai). Néanmoins, note-t-il, sur les deux mois de juillet et août, il reste de la place partout, ou presque.»
 
Sur les circuits, « on était parti très fort depuis janvier. On a donc une bonne avance » indique de son côté Charly Melkonian, directeur des ventes de Climats du Monde qui confirme un «ralentissement de la croissance» depuis fin avril.
 

Chez Jet tours aussi, on a engrangé de janvier à avril : « +19% de résas en séjours et +15% en circuits » au global. Mais « le mois de mai est plus calme » reconnaît Jean-Emmanuel Chometon, directeur de la production du TO.  Alpitour dont c’est le premier été avec ses 12 Bravo Clubs sur le marché français attend une relance de la demande en juin, le mois de mai ayant été chez lui aussi très calme.
 

Quelques tour-opérateurs satisfaits


A l’inverse, TUI par la voix de son PDG, Pascal de Izaguirre, se félicite sans pouvoir les préciser de « très bons taux de remplissage sur (ses) clubs Marmara et Lookéa moyen-courriers [qui] riches d’incontournables et de nouveautés rencontrent le succès escompté auprès des clients ». « Nous notons une dynamique positive des ventes pour l’été » ajoute le PDG.
 

Même enthousiasme chez FTI Voyages où l’on s’apprête à « ajouter des vols charter pour répondre au fort démarrage des ventes » indique son DG, Axel Mazerolles. "On enregistre des progressions sur une journée de + 120%, alors que 2017 avait été une excellente année où l'on avait réalisé en 6 mois l'objectif annuel" précise-t-il.
 

Les grèves, principales mises en cause

Sur les raisons de la baisse des ventes, les avis convergent : les grèves de la SNCF et d’Air France génèrent un réflexe d’« attentisme » chez les clients, résume René-Marc Chikli. Si le calendrier favorable a permis de réaliser de belles ventes pour les ponts de mai, « quand les clients partent et dépensent, ils ne pensent pas à réserver pour l’été ». Surtout si les grèves compliquent déjà leurs voyages.

Les grèves d’Air France au national et les grèves du contrôle aérien dans le sud-est de la France plombent l’activité, selon la majorité des tour-opérateurs interrogés. "Les pré-acheminements impossibles, les re-protections en dernière minute, etc. vont finir par nous coûter cher » expliquent les TO conscients par ailleurs du surcroît de travail pour leurs partenaires en agences.
 
Sans oublier que 2018 est une année de Mondial de football, « toujours plus difficile car les gens veulent rester chez eux voir les matchs entre amis » rappelle Charly Melkonian. Et comme la France, qualifiée pour cette compétition, fait partie des équipes considérées favorites pour la finale, les départs en vacances peuvent être encore repoussés…
 

La Tunisie bouscule (un peu) l'Espagne et la Grèce

La bonne nouvelle, c’est la Tunisie. Pour Jet Tours, « la destination intègre le top 3 des ventes clubs cet été » souligne Jean-Emmanuel Chometon, directeur de production du TO. Bien inspiré d’avoir quatre clubs (2 Jumbo et 2 jet tours à Djerba et Monastir) à offrir aux Français, il envisage déjà une "augmentation de capacité".
 

La Tunisie est aussi très bien partie chez Ôvoyages. "Nous avons réalisé en un trimestre l'équivalent de toute l'année dernière" souligne Raouf Benslimane, président du TO. L'intéressant, c'est que sur la Tunisie, les ventes se maintiennent." La destination fait d'ailleurs l'objet d'une brochure spéciale chez Ôvoyages. La Tunisie a pris à l'Italie la troisième place chez le TO, derrière les Canaries et la Grèce.
 

Chez Jet tours, l'engouement pour la Tunisie se fait au détriment de l’Espagne continentale « par effet de balancier » note Jean-Emmanuel Chometon. Les îles Baléares arrivant à la deuxième place chez le TO du groupe Thomas Cook, derrière la Crète, numéro un des ventes en termes de clubs.
 

A l’inverse chez FTI, l’Espagne représente "40% des ventes été", indique Axel Mazerolles. Et le DG France de préciser avoir aussi de très belles poussées sur l'Egypte (avec ajout de vols sur Hurghada). Pour Alpitour et ses Bravo Clubs, c’est Majorque qui « reste sur une forte demande », note Patrice Caradec, DG du jeune TO français. L’Espagne est aussi numéro un des ventes clubs chez TUI devant la Grèce et l’Italie. Avec notamment le nouveau Lookéa Samoa (Majorque) et le Marmara Marbella. Alors que pour Boomerang, c’est la Crète qui est plébiscitée.
 

L'Asie de plus en plus courue

En long-courrier, les Etats-Unis –sans réelle surprise– se classent numéro un des ventes de circuits chez Thomas Cook comme chez TUI. Plus original, TUI note de belles performances sur la Colombie, "destination à la mode par excellence" et "une hausse globale sur l'Afrique (Tanzanie, Afrique du Sud, Sénégal, Namibie, Ethiopie)".
 

L’Asie n’est pas en reste. Chez Asia, on voit chaque année « davantage de familles partir en été ». En 2018, c’est aussi le cas avec « un été bien avancé, les clients réservant plus tôt sur le long-courrier », explique Virginie Gerbault, codirectrice de production. Le constat est quasi identique pour Climats du Monde.
 

La Thaïlande et le Vietnam qui se prêtent à "de belles découvertes en famille" se vendent très bien. « Les pluies durent peu et en soirée l’été à Phuket ou dans le nord du pays. Les clients bien conseillés profitent de leur séjour ou leur circuit », assure Charly Melkonian. Côté clubs de vacances en Thaïlande, Philippe Sangouard dont les 3 Kappa Clubs font recette explique aussi l’engouement des Français pour l’Asie par "la différence de prix pas très grande en été comparée à des clubs en Méditerranée occidentale".
 
En attendant la fin de juin et le retour des bons tarifs de dernière minute, les promotions ont commencé. Et ceux qui vont profiter de la situation cet été seront peut-être aussi les agents de voyages, si d’autres TO suivent l’initiative d’Alpitour. Le tour-opérateur propose en effet des séjours à prix réduits aux vendeurs dans ses clubs, histoire de ne pas perdre ses engagements et de faire apprécier ses produits in situ. Malin !
*Les personnes sondées ont été interrogées entre le 27 mars et le 16 avril précise Ipsos. L'étude réalisée pour Europ Assistance est parue dans Le Parisien du 23 mai.

Auteur

  • Myriam Abergel
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