Jean-Pierre Mas, président des EDV, ne feint pas son stress. La faillite attendue d’Aigle Azur pourrait se chiffrer en termes de billets émis en agences et non volés à plus de dix millions d’euros.
« Nous faisons face à la plus grosse faillite d’une compagnie aérienne depuis Air Lib » souligne Jean-Pierre Mas inquiet pour des travailleurs immigrés qui pourraient se retrouver bloqués en Algérie. Inquiet, aussi, pour les professionnels.
Comme il estime impossible le bouclage d’un projet de reprise d’ici lundi, le syndicat a intenté une procédure en référé pour mettre sous séquestre les sommes dues au BSP mais Jean-Pierre Mas sait bien que tous les clients ne pourront pas être remboursés. Il a suffisamment eu à gérer des dépôts de bilan de compagnies pour envisager la suite de l’histoire.
« C’est catastrophique pour les distributeurs qui ont vendu des forfaits, ils seront lourdement pénalisés et c’est évidemment commercialement compliqué pour ceux qui ont vendu des vols secs ».
Cette faillite permettra aux EDV de communiquer sur le « caractère inégalitaire » qui existe entre compagnies aériennes et agences de voyages. « Iata, pour quelques défaillances, nous demande toujours plus de garanties, nous harcèle et refuse de mettre en place une caisse pour protéger les passagers, c’est un scandale ».