« Si notre point de vue n’est pas pris en compte, il s’agira d’une insulte faite au pavillon français » a déclaré Jean-François Dominiak, président du Scara (le syndicat des compagnies aériennes autonomes), très remonté à l’occasion d’une conférence de presse organisée sur les thèmes des assises du transport aérien et de la privatisation intégrale d’ADP.
Et Jean-François Dominiak d’ajouter: «mais après tout, laisser tomber le pavillon français, c’est peut-être ça la solution ». Ce sur quoi, Jean-Pierre Bès, secrétaire général du syndicat, précise : « Il n’y a plus d’industries textiles en France, et pourtant nous sommes tous habillés ! ».
Le "coup de poignard" de la double caisse
Très impliqué dans les Assises du transport aérien, le Scara n’a vraiment pas digéré l’annonce du gouvernement faite mi-juin de céder les parts que l’Etat détient dans Paris Aéroport (dans le cadre du projet de loi Pacte). Le tout en inscrivant dans la loi le système de double caisse. « Un véritable coup de poignard » pour Jean-François Dominiak.Il faut dire que depuis longtemps le Scara a fait de la lutte contre ce système de double caisse étanche si cher aux aéroports l’un de ses principaux chevaux de bataille. La double caisse consiste à séparer les activités aéronautiques des activités commerciales et ne prendre en compte que les premières dans le calcul des redevances.
D’autres revendications faites par le Scara dans le cadre des Assises, par exemple l’élargissement de l’assiette de certaines taxes et redevances (aux commerces ou encore aux compagnies étrangères qui opèrent en France) pour participer aux efforts en matière de sûreté ou pour alléger le poids des charges sociales qui pèsent sur les compagnies françaises ont, semble-t-il, d'ores et déjà été retoquées.
Bref comme le résume le président du Scara « les Assises sont un moment historique, nous y sommes et nous avons l’impression que nous allons passer à côté ».