La Côte Atlantique et Paris se rapprochent à partir de dimanche, avec la mise en service après cinq ans de travaux de deux nouvelles lignes TGV vers Bordeaux et Rennes.
Les 9ème et 10ème lignes TGV en France mettront Rennes à 1H25 de Paris au lieu de 2H04, et Bordeaux à 2H04 au lieu de 3H14.Combien de fréquences ?
Il y aura 29,5 allers-retours quotidiens, dont 12,5 directs, entre l'Ile-de-France et Rennes, et 33,5 vers Bordeaux, dont 18,5 directs. La SNCF espère attirer 4 millions de voyageurs sur ces lignes d’ici 2019.Quels objectifs de remplissage ?
Depuis l'ouverture des ventes en mars, plus d'un million de billets ont été vendus pour ces destinations, soit une hausse de 50% sur Paris-Bordeaux par rapport à 2016, de 20% sur Paris-Nantes, et de 30% sur Paris-Rennes.La SNCF a profité de ces deux nouvelles lignes pour bouleverser son offre TGV, et a récemment suscité de nombreuses moqueries en annonçant que son offre TGV classique serait nommée "InOUI".
Sur Paris-Bordeaux particulièrement, la SNCF va devoir remplir ses trains, si elle veut réduire la perte de 90 millions d'euros attendue pour 2017, pour seulement six mois d'exploitation. Un déficit lié, explique la compagnie, au montage inédit adopté pour réaliser cette ligne: un partenariat public-privé (PPP) avec une filiale du groupe Vinci, pour la construction mais aussi pendant 50 ans pour l'exploitation, une première.
Un partenariat public – privé inédit
Concrètement, les opérateurs, comme SNCF Mobilités, pour y faire circuler leurs trains, paieront les péages non pas au gestionnaire d'infrastructure SNCF Réseau, mais à Lisea, consortium qui regroupe Vinci (33,4%), la Caisse des Dépôts (25,4%), ainsi que les fonds d'investissement Meridiam (22%) et Ardian (19,2%). Soit environ 250 millions d'euros par an, l'équivalent de 7000 euros par train en moyenne.Les 302 kilomètres de LGV ont coûté 7,8 milliards d'euros, financés par SNCF Réseau (1 milliard), l'Etat, les collectivités locales et l'Union européenne (3 milliards), et Lisea (3,8 milliards). SNCF Réseau a également déboursé 1,2 milliard d'euros pour les aménagements complémentaires (travaux en gare, signalisation, etc...).
Au sud de Bordeaux, les élus demandent désormais le prolongement de la LGV, qui mettrait Toulouse à 3 heures de Paris, contre 4h20 à partir du 2 juillet.