Après le surtourisme, c’est au tour de l’avion d’être pointé du doigt. Dans un article du Monde publié hier soir on apprend qu’en Suède des groupements de pression se mobilisent pour faire culpabiliser les gens de prendre l’avion. Quant à Libération, il a fait sa « une » ce matin avec une question un tantinet provocatrice : « Si on arrêtait de prendre l’avion ? »
Dans un article publié par Le Monde, on apprend que des réalisateurs et producteurs suédois ont signé une tribune dans le quotidien Dagens Nyheter, où ils exigent que l’industrie cinématographique de leur pays limite les tournages à l’étranger et les déplacements constants en avion. « Si l’industrie continue de négliger ce que le reste du monde voit comme une question critique pour l’avenir, ce n’est pas seulement le climat qui est menacé, mais également le cinéma suédois », affirment les signataires.
Ils ne sont pas seuls. Début février, une salle de concerts du sud du pays a annoncé qu’elle ne ferait jouer que des artistes qui ne se déplacent pas en avion. Des sportifs, des politiciens, des personnalités et des anonymes ont aussi fait le serment de ne plus prendre l’avion…
Une étudiante a également lancé au début de l’année une campagne sur Facebook pour que les gens s’engagent à ne plus voler pendant un an… Objectif affiché : « développer la honte de prendre l’avion ». Un peu comme, jadis, on a stigmatisé les fumeurs…
En France, pour l’industrie du tourisme, le risque est le même. Jean-François Rial, président de Voyageurs du Monde, avait expliqué dans un entretien au QDT que « de toutes les économies qui dégagent du CO2, il y en a toujours deux qui sont pointées du doigt : manger de la viande et prendre l’avion ».
Certes on ne jette pas encore des œufs pourris sur les passagers qui montent à bord mais les professionnels du tourisme prennent le sujet au sérieux.
« C’est très préoccupant » a réagi Jean-Pierre Mas, président des Entreprises du Voyage. « Nous ne pouvons pas mettre la tête dans le sable ! ». « Et ça va progresser, sauf si les compagnies aériennes entreprennent une démarche vertueuse ». Car « elles ne peuvent pas se satisfaire de leurs engagements actuels ».

Il y a fort à parier que la taxe kérosène va bientôt revenir sur le tapis !