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Interview exclusive d’Isabelle Rech Francis présidente de la commission juridique des EDV

Dans un contexte de mutations réglementaires, économiques et sociétales profondes, le rôle des EDV s’avère plus que jamais stratégique. Rencontre avec une présidente engagée, dont le travail de fond, bien que souvent invisible, constitue un pilier essentiel pour l’avenir de la profession

 

Le travail juridique mené au sein des EDV ne repose pas uniquement sur les épaules de quelques spécialistes. Il s'appuie sur une véritable équipe, composée de juristes confirmés, mais aussi de professionnels issus du terrain, qui s’engagent avec rigueur et dévouement.

 

Interview Isabelle Rech Francis présidente de la commission juridique des EDV

 

Tour Hebdo : Vos adhérents perçoivent-ils l’étendu et l’ensemble des interventions de votre commission juridique ?

Isabelle Rech Francis : Oui, car je suis loin d’être seule. Des juristes m’accompagnent ainsi que d’autres personnes qui, sans être juristes de formation, apportent les éclairages sur les sujets traités. Finalement, on se retrouve souvent plus d’une vingtaine de personnes autour de la table. Ça fait du monde et les messages passent bien en direction de la profession. J’ajoute le travail essentiel déployé par les EDV avec Valérie, Guillaume et toute l’équipe des juristes qui reçoivent beaucoup de demandes des adhérents, preuve que la perception de notre commission fonctionne bien. En revanche, notre travail plus invisible de lobbying est moins bien appréhendé.

 

Tour Hebdo : Vous pouvez développer ?

Isabelle Rech Francis : Notre activité consiste à intervenir très en amont auprès des instances européennes sur des sujets qui vont être transposés ou applicables en France. Le temps du lobbying n’est jamais le court terme. Pour les adhérents nos actions consistant à influencer des décisions qui ne verront le jour que dans un an ou deux peuvent paraître abstraites. Mais c'est aussi le rôle d'un syndicat professionnel d'anticiper pour préparer l’avenir.

 

Tour Hebdo : Vous êtes bénévoles, il faut pouvoir gérer vos emplois du temps. Combien de temps vous prend la commission juridique ?

Isabelle Rech Francis : Ça dépend des sujets qui sont sur la table. En cas de crise, comme dernièrement avec la taxe sur les billets d’avion, ça peut prendre dans la semaine plusieurs meetings avec les EDV et mes pairs. Je ne suis pas toute seule, loin de là. On est une bonne équipe. Je suis présidente, oui, mais il y a une grosse implication de la part des EDV. Heureusement, ce n'est pas un travail à temps plein pour moi. Sinon, le lobby dont je parlais juste avant est un travail sur le long terme que nous engageons avec l'ECTAA.

 

Tour Hebdo : Mais invisible pour les adhérents comme vous le soulignez

Isabelle Rech Francis : En effet, mais c'est absolument indispensable pour le syndicat et la profession. Ce travail de lobby, on le fait savoir effectivement dans la newsletter, lors du congrès, lors de réunions plus ou moins informelles et puis lors des boards, des conseils d'administration. Si personne ne s'était occupé de la fameuse directive sur les voyages à forfait, ça aurait été beaucoup plus dommageable pour notre secteur. Et si vous me permettez d’émettre un message, comme les EDV ne peuvent pas tout faire tout seuls, je lance un appel aux entreprises qui disposent de service juridique. S’ils peuvent venir nous aider. C’est toujours intéressant d’avoir une expérience terrain, un point de vue métier, etc.

 

Tour Hebdo : Vous réunion sont en visio, en présentiel ?

Isabelle Rech Francis : Beaucoup se font en visio, mais aussi en présentiel parce que c'est toujours chaleureux et sympathique. Mais on est conscient que la visio permet aussi à des représentants éloignés de participer d’autant que nous avons un spectre large : TO, des agences distributrices, des TMC... avec des soucis juridiques similaires.

 

Tour Hebdo : Vous avez une position qui vous permet une observation d’ensemble. Comment le secteur évolue ?

Isabelle Rech Francis : L’intermédiation ne s’oppose plus entre distribution physique et online. Notre combat ne se situe plus là. Heureusement. Ce n'est plus une bataille, ça ne doit plus l'être. Mais la menace s’est dépotée en particulier avec les compagnies aériennes, sous l'égide de IATA. Elles ne veulent plus d’intermédiaire, notamment les agents de voyage. Ça, c'est clair que c'est un danger pour nous. Et il ne faut pas se tromper de combat. À côté de ça, il y a tout ce qui est illégal. Il faut lutter contre. Je pense qu'à l'inverse, avec tout ce qui se passe, on voit bien que le monde actuel devient de plus en plus incertain. L’individu a besoin des agences de voyage et de conseils. Il y aura toujours des ventes directes, ça c'est clair, mais je pense qu'on a un vrai rôle à jouer dans le monde actuel avec toutes les incertitudes.

 

Tour Hebdo : Avec j’imagine davantage de prise de conscience RSE ?

Isabelle Rech Francis : Oui, il y a une prise de conscience des professionnels du tourisme, mais je pense qu'elle était même antérieure à celle de la société. Les hôtels qui sont « green » ou qui participent au développement des zones dans lesquelles ils sont, ça existe depuis fort longtemps. Par contre, le public et les médias pointent le transport aérien pour ses émissions carbone. Bien des amalgames sont à déplorer. Alors, bien sûr, il y a des choses à faire. On en est qu'au début. Toute la profession se mobilise et les EDV ont un rôle à jouer, en collaboration avec le Seto. Les actions des agences peuvent aider à réguler le sur-tourisme.

 

Tour Hebdo : Pour conclure ?

Isabelle Rech Francis : Les voyages contribuent absolument à la connaissance des peuples les uns et les autres. On l'a toujours dit et je le redirai encore. Nous voyons bien qu’après le Covid, alors que certains prédisaient que les voyages allaient s'arrêter, les personnes continuent de voyager pour connaître l'autre, d'autres populations, d'autres modes de vie. Comment imaginer que ça ne participe pas à la paix dans le monde ? Oui je sais, c’est un grand mot. Mais il est beau et j’y crois.

 

Un syndicat acteur et fédérateur

L’entretien met en lumière l’importance du travail souterrain, méthodique et souvent méconnu que mènent les EDV. Il rappelle aussi que le syndicat n’est pas un « château fort », mais un outil ouvert, qui ne demande qu’à être nourri par l’implication de ses membres.

 

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EdV

Auteur

  • Rémi Bain Thouverez
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