Interview exclusive de Christian Sabbagh, président d’Orchestra
Quotidien du Tourisme : NDC semble passer un cap, comme nous le constatons aujourd’hui, entre autres, avec la montée en puissance de la platefome APG. Après des débuts hésitants, la norme parvient à s’imposer. Quelle est votre analyse ?
Christian Sabbagh : Votre question se rapporte à l’impatience des acteurs de la filière de disposer de process fiables et aboutis. Mais il convient toujours de rappeler que la norme NDC vient, en lieu et place, d’un système qui a été optimisé pendant plus de 30 ans …Un tel changement ne peut pas s’opérer rapidement. Mais nous sommes clairement aujourd’hui, vous avez raison, dans un cercle vertueux qui se nourrit des évolutions techniques et de l’usage emportant des fonctionnalités élargies.
Quotidien du Tourisme : Justement, le rich content n’est pas synonyme de rapidité, alors que les agences, pour des raisons de productivité, doivent avancer vite. Comment concilier des contraires ?
Christian Sabbagh : Ce que vous énoncez n’est pas venu avec la norme NDC. Ce n’est pas nouveau. Cela dit, je suis d’accord pour dire que le sujet de la rapidité est central depuis plus de 10 ans avec la multiplication des offres. Il s’agit de trouver régulièrement des solutions qui font gagner du temps selon des multiples de 10 ou même de 100. Cela passe parfois par des changements d’architecture. C’est une question de technologie avec les investissements qui vont avec. Ces derniers sont totalement indispensables.
Quotidien du Tourisme : APG Platform met en avant comme avantage concurrentiel, la faculté d’accéder à la totalité des inventaires de compagnies. Mais l’exhaustivité n’est-elle pas antinomique avec fluidité de réservation ?
Christian Sabbagh : Non, ce n’est pas une option de sacrifier l’un ou l’autre. Il s’agit de la faculté de gérer les deux en même temps.
Quotidien du Tourisme : Les petites compagnies qui n’ont pas les moyens de développer leur propre API, vont pouvoir se connecter quand même à la plateforme APG. Comment techniquement est-ce possible ?
Christian Sabbagh : La réponse est simple. Grâce à des développements récents, elles peuvent accéder à la totalité du contenu de la plateforme APG au travers des accords d’interlining. C’est en effet une très belle opportunité pour ces petites compagnies de pouvoir se connecter à moindre coût.
Quotidien du Tourisme : Comment ça se passe concrètement pour ces compagnies ? Que doivent-elles produire ?
Christian Sabbagh : Il s’agit principalement d’un accord commercial avec APG. Il autorise la réservation au sein de la plateforme.
Quotidien du Tourisme : C’est un peu une révolution, car le coût de développement d’une API reste un frein majeur pour toutes les petites compagnies.
Christian Sabbagh : Je le confirme. Pour ces compagnies c’est une vraie chance de pouvoir se faire distribuer directement et mondialement.
Quotidien du Tourisme : Enfin, les cyberattaques se multiplient. Personne n’est à l’abri. Comment protégez-vous les données de vos clients ?
Christian Sabbagh : C’est un effort continu. Les coûts liés à la sécurité augmentent. C’est une combinaison de technologie, de processus de fonctionnement et surtout de comportements.