Travelsoft devient partenaire de Selectour, au même niveau que des acteurs majeurs comme Air France, SNCF ou Amadeus
L'industrie du voyage connaît une transformation technologique majeure, avec des débats sur l'automatisation des processus et l'émergence de l'IA. Le secteur fait face à des enjeux de consolidation et de recherche de solutions intégrées par les grands comptes.
Dans ce périmètre, la société technologique Travelsoft, se distingue. Elle célèbre son 25ème anniversaire et connaît une forte croissance organique et par acquisitions, surtout depuis 3 ans.
Pendant un peu plus de 20 ans, il n'y avait qu'Orchestra dans Travelsoft. Maintenant il y a dix plateformes, principalement par acquisition, notamment en Allemagne en Espagne en Grande-Bretagne et en Roumanie.
Christian Sabbagh, Fondateur et Président de Travelsoft interrogé par François-Xavier Izenic au congrès Selectour
Le chiffre d'affaires géré par le groupe représente plus de 40 milliards d'euros avec près de 700 personnes, principalement en Europe avec des clients dans une centaine de pays dans le monde. Le chiffre d'affaires s’élève à environ de 120 millions d’euros. Christian Sabbagh, déclare : « Le groupe est en forte croissance, soutenue en cela depuis trois ans par plusieurs acquisitions. Aujourd’hui la taille et le chiffre d'affaires de l’ensemble sont cinq fois supérieurs à la plateforme d'origine Orchestra. »
Certaines plateformes ont des positionnements similaires à Orchestra et d’autres offrent des solutions complémentaires. Christian Sabbagh poursuit : « En Espagne, Travelgate s’impose comme le leader mondial de la réservation hôtelière auprès des bed bank, des réceptifs et des hôtels directement. Nous avons aussi Travel Compositor qui édite des moteurs de réservation, notamment « à la carte ». C’est cette technologie qui a donné naissance à la solution Travel Explorer, implémentée depuis deux ans en France. Des plateformes d’inventaires de Tour-Opérateurs basées en Grande-Bretagne font aussi partie du Groupe Travelsoft.
Consolidation
Le Président de Travelsoft ajoute : « Parce que les principaux clients dans le monde pèsent chacun plusieurs milliards d’Euros de chiffre d’affaires, ils recherchent des partenaires solides capables d'apporter des solutions sur de nombreux sujets et dans de nombreuses géographies. C’est l’une des raisons qui fait que la consolidation a un sens pour le marché et pour les entrepreneurs. »
Le Groupe apporte des solutions complémentaires à Orchestra
Christian Sabbagh donne des exemples : « C’est le cas avec la plateforme à la carte et les packages dynamiques de Travel Compositor qui a été la base de Travel Explorer depuis deux ans. Une connectivité hôtelière - à travers Travelgate - pour les Tour-Opérateurs. Nous avons une plateforme d'inventaire de Tour-Opérateurs, en l'occurrence au pays de Galles, que l'on va aussi importer en Europe continentale, dont la France. »
Chaque rachat permet d’élargir le périmètre fonctionnel d’Orchestra. L’inverse est vrai aussi, précise Christian Sabbagh : « Orchestra a développé depuis 10 ans en partenariat avec APG une plateforme de connexion directe avec les compagnies aériennes bénéficiant d’énormément de fonctions de réservation et d’après-vente. Cette plateforme portée déjà par 44 compagnies aériennes intégrées est utilisée maintenant par les autres plateformes du groupe ».
Enfin François-Xavier Izenic n’a pas omis de revenir sur la controverse suscitée par les propos de François Piot, le patron de Prêt-à-Partir lors du congrès Manor, qui a déclaré qu'Orchestra présentait un risque de lobotomisation des conseillers moyens.
« Il a raison sur le fait de dire qu'une technologie et de l'automatisation apportent un risque de ne plus réfléchir. C'est quand même plus vrai pour les réseaux sociaux que pour Orchestra ... Après ce qu'il faut, c'est comparer ce risque avec celui de ne pas utiliser de technologie … et ce n’est pas le sens de l’histoire ... Chacun conviendra que le risque de ne pas en disposer est plus grand pour sa propre pérennité. Entre deux risques il faut choisir, sachant que tout le gain obtenu par l'automatisation, par la facilité d'accéder à une offre complète, permet aussi à l'agent de se focaliser et de mettre son énergie sur la compréhension du besoin client et de ses attentes spécifiques. Plutôt que de perdre 10 à 15 minutes à rechercher la disponibilité auprès de trois ou quatre Tour-Opérateur ou compagnie aérienne, la question consiste à savoir comment utiliser le temps qui est ainsi récupéré. Soit on le gâche, soit on le réinvestit pour améliorer la relation client. »
Sur la personnalisation et les limites de la plateforme
« La personnalisation a quand même fortement évolué sur Orchestra depuis dix ans. Aujourd’hui on disposer d’une offre avec des départs quotidiens, de très nombreuses durées et aéroports de départ. En termes de personnalisation, on peut choisir sa combinaison de chambres, sa catégorie de chambre, sa pension, son horaire de vol et autres service additionnel. »
Enfin François-Xavier Izenic demande à Christian Sabbagh de conclure sur l'intelligence artificielle
« Nous nous sommes lancés, il y a 25 ans avec la vague internet. Aujourd’hui nous revivons la même aventure avec l’IA. C'est comme une renaissance d'une certaine façon. En revanche le timing est différent. Ce qui prenait quelques années prend maintenant quelques mois. Ça va extrêmement vite. Tout est impacté, notamment le référencement. C’est pour cette raison que nous avons développé une offre pour les acteurs du tourisme, car si les recherches en ligne, si le flux de trafic ne vient plus chez eux, ils en pâtiront. On a donc développé une brique qui n'existait pas jusque-là, qui répond à l’enjeu de perte de 10 à 20% de trafic SEO. Il s’agit de mettre en place des solutions pour faciliter le référencement dans les IA ».