Alors que la Suisse a enregistré 38,8 millions de nuitées en 2018, « son meilleurs bilan depuis dix ans », le pays commence à faire face au phénomène de sur-tourisme. Certains lieux se disent déjà affectés.
Si l’Office Fédéral de la Statistique (OFS) se réjouit d’un nombre accru de nuitées (+ 3,8% en 2018 par rapport à 2017), cela ne plait pas à tout le monde, comme nous le rapporte notre confrère de Konbini Suisse.
Certes les clientèles indienne (+ 9,6%) et chinoise (+ 6,3%) boostent l’activité touristique, mais des villes commencent à se plaindre d’un afflux trop important de voyageurs. C’est notamment le cas de Lucerne qui, selon le journal Le Matin, enregistrerait plus de visiteurs par habitant qu’à Venise (545 habitants pour un touriste). Avec ses plus de 9 millions de visiteurs par an, Lucerne et son architecture médiévale a engagé une réflexion pour limiter l’effet de masse et simplifier l’accès aux principaux points d’attrait de la cité. Une gestion qui ne s’annonce pas évidente entre réalité économique et ras-le-bol de certains habitants.
En Suisse, Lucerne n’est pas la seule ville concernée. Genève ou Zurich organisent des tables rondes pour réfléchir sur la manière de réguler les flux. Les élus sont d’ores et déjà sensibilisés au problème. Des sites naturels font face également à une forte concentration touristique. Les chutes du Rhin, parmi les plus grandes d’Europe, sont ainsi victimes de leur succès. Conséquence, le prix des bateaux navettes flambent. L’exploitant justifiant ces augmentations par sa volonté de lutter contre le tourisme de masse.
Autre exemple, l’Eiger, l’un des glaciers les plus visités de Suisse, va bénéficier d’ici 2020 d’une gigantesque télécabine censée acheminer plus rapidement les touristes alpinistes en provenance de Grindelwald. Un impératif à 470 millions d’euros, qui se heurte à beaucoup d’opposition, mais qui doit permettre d’éviter un attroupement massif des touristes dans la seule télécabine reliée au glacier.