Les rencontres de l'Adonet viennent de se dérouler pour permettre d’échanger, en présentiel, avec 35 exposants. L’occasion de faire le point sur les modalités de séjours, les perspectives et les nouveautés de toutes les destinations présentes. Une tendance se dégage : le slow touriste.
Les rencontres professionnelles de l’ADONET apportent un regard immédiat sur les stratégies mises en place par les destinations.
L’Europe du sud fonctionnent bien et sert de recours quand les destinations lointaines en sont pas encore accessibles. L’adaptation devient le moteur actuel. Les longs courriers ne sont pas encore repartis et les TO programment des moyens courriers comme solution alternatives. Si les Français, comme l’année dernière, vont beaucoup rester en France et si situation sanitaire ne se dégrade pas, l’arrière-saison devrait être pour de nombreuses destination une occasion de rattrapage.
Mais le stratégique permet aussi de surfer sur une tendance qui semble durable : le slow tourisme.
L’exemple le plus frappant vient peut-être de l’Italie. Destination culturelle par excellence (sans oublier le balnéaire), le pays s’adonne au slow tourisme comme l’explique Anne Lefèvre de l’ENIT : « Toutes les régions réhabilitent leurs sentiers de randonnée. Vous allez pouvoir traverser toute la péninsule à travers ces itinéraires. L’ENIT via une série de Webinaire, compte en assurer la promotion en commençant par le projet « Le Vie di Dante » dans le cadre des célébrations du 700ème anniversaire de la mort du poète. Cette initiative connaît un fort retentissement en Italie et installe magnifiquement le concept d’itinéraires slows et durables. » Les régions suivent comme le vante Jean Luc de Madevie présentant un site dédié : ‘’Sardaigne en liberté’’ « pour découvrir un éco-tourisme centré sur la découverte de la nature, dans le respect de l’environnement et de la culture locale »
Même son de cloche du côté de la Lituanie. L’office du tourisme insiste : « Notre destination offre le tourisme nature que recherche le public aujourd’hui. Nous argumentons beaucoup sur ce point depuis de début de la crise, même si l’architecture de Vilnius, ‘’notre petit Paris’’ en référence aux architectes français qui embellirent la capitale, reste notre produit d’appel. »
Hong Kong attend l’ouverture des frontières. Mais en attendant la destination prépare le retour des touristes, elle aussi, sur la base d’un tourisme nature comme l’explique Gita Ayudya la manager adjoint de l’office du tourisme : « Nous avons recruté des ‘‘super fans’’. Ce sont des expatriés français passionnés qui peuvent parler de Hong Kong sous un angle différent, avec une approche plus personnalisée pour montrer autre chose. Au-delà des gratte-ciel, nous comptons sur ces ambassadeurs pour vanter l’attrait de notre nature qui est un aspect moins connu chez nous mais qui réserve des émerveillements insoupçonnés. ».
Pour l’Irlande, le discours ne change pas, tant la nature est présente dans cette destination. Seuls les mots sont différents : le slow tourisme faire désormais partie de son vocabulaire pour la mise en valeur de sa nature authentique comme le confirme sa représentante : « Le slow tourisme est natif chez nous ».
La Finlande tente d’aller plus loin encore comme l’annonce Julie Rambaud en charge des relations presse : « Nous installons l’idée du voyage durable en Finlande. Nous avons créé un label à cette fin. Les hôtels, les régions participent à l’installation de ce projet et concours pour en obtenir le sigle. La Laponie reste chef de fils, mais tout le pays également. C’est pour cette raison que nous allons promouvoir l’été 2022 avec la nature en appel, pour pousser cette saison moins connue des touristes français. »
Léna Bigonville de l’office de la Croatie annonce : « Au-delà de notre richesse culturelle, nous allons pousser la ville de Zadar comme porte d’entrée de la Croatie avec ses safaris en canoë sur le fleuve Zrmanja, les excursions sur les îles et surtout ses parcs naturels de renommée mondiale. Notre grande nature devient un phare pour notre destination. »
La ville aussi à l’exemple du programme Floriade aux Pays-Bas, à quelques km d’Amsterdam. Il s’agit d’un projet particulièrement ambitieux destiné à exposer les villes vertes du futur comme nous informe Marin Stoffer RP manager : « Des experts du monde entier se réunissent pour présenter des solutions vertes qui rendent nos villes plus amusantes, plus belles et plus durables. Plus de 400 participants nationaux et internationaux présentent leurs dernières inventions, solutions et applications vertes. » Cet évènement se déroulera d’avril à octobre 2022.
La nature comme produit d’appel permettra-t-elle de relancer le secteur ? Pas seulement bien sûr, tous les offices de tourisme étranger présentant d’autres de belles initiatives pour faire redémarrer l’économie du tourisme. Mais tous veulent y croire en observant les ouvertures progressives des frontières et le redémarrage un peu partout des réservations. L’espoir renaît. Pourtant le principe de réalisme prévaut comme nous l’annonce Dominic Micaleff de l’office du tourisme de Malte : « En juin, les avions d’Air Malta rempli à 87% invitent à l’optimisme. Les réservations reprennent. Fort de ces résultats nous lançons notre célèbre festival de musique baroque en janvier. Mais nous restons attentifs. Il ne faudrait pas qu’une quatrième vague anéantisse cette reprise. »
Nous pensons tous la même chose à commencer par Jean-Pierre Pinheiro président de l’ADONET (voir interview) : « Dans la situation actuelle, la confusion règne. Les frontières s’ouvrent où se referment. Les règles diffèrent : vaccination ou test ou les deux ? Quarantaine ou pas quarantaine ! Bref, cette journée donne l’occasion aux offices de tourisme d’apporter les dernières informations concernant leur destination et leurs actualités pour accompagner le redémarrage. »