L'Union européenne et les Nations unies, satisfaites de la gigantesque opération humanitaire engagée après le tsunami qui a ravagé l'Asie du Sud il y a six mois, veulent accélérer la reconstruction mais s'inquiètent d'une générosité à géométrie variable des donateurs.
La présidence de l'UE et la Commission européenne ont appelé à presser le pas de la reconstruction, à l'issue d'une réunion conjointe avec l'Onu destinée, vendredi dernier à Luxembourg, à faire l'inventaire des actions entreprises depuis le 26 décembre 2004. "La reconstruction démarre lentement, à vitesse différente selon les pays. Il faudra tout faire dans les mois à venir pour que nous retrouvions dans la phase de reconstruction l'efficacité qui a caractérisé la phase humanitaire", a pointé Jean-Louis Schiltz, ministre de la Coopération luxembourgeois. "Nous devons mettre la pression sur les gouvernements pour qu'ils avancent dans cette perspective. Je ne veux pas que dans un an, trois ans ou quatre ans, on voit des images de victimes dans des camps", a renchéri le commissaire européen au Développement et à l'Aide humanitaire Louis Michel. Selon M. Schiltz, l'aide européenne s'est élevée à 2,3 milliards d'euros (585 millions d'aide humanitaire, 1,53 milliard pour la reconstruction). Mais si 85 % des fonds humanitaires pour 2005 ont déjà été déboursés, il n'en va pas de même pour l'argent de la reconstruction (seulement 9 %). Le secrétaire général adjoint de l'Onu aux questions humanitaires, Jan Egeland, a souligné le travail de longue haleine à venir, au regard de l'ampleur d'une catastrophe qui "en cinq à dix secondes a détruit des milliers de communautés et fait 225.000 morts et disparus".
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