Les chiffres circulent, sont parfois même affirmés. Un peu tôt, au dire du comité d'entreprise puisque rien n'est entériné. Une centaine de postes administratifs seraient supprimés. Sont concernés les 6 sites de la compagnie, soit Morlaix, Nantes, Rungis, Clermont-Ferrand, Orly et CDG. De nombreux salariés sont inquiets, le CE conteste le plan de restructuration et amène le sujet devant le tribunal. L'audience prévue ces jours-ci a été reportée car un médiateur a été nommé...
"Les salariés sont inquiets, ils en ont marre d'être trimbalés dans tous les sens"
« Le problème est que nous additionnons les restructurations, nous en avons connu une en début d'année, nous sommes actuellement en plein dedans et déjà les rumeurs en annoncent une prochaine. Nous avançons au coup par coup, la direction est incapable de présenter une orientation stratégique sur 3 ans ». La voix posée mais décidée, Joël Rondel, secrétaire du CE de Hop ! au niveau national, affiche clairement son ras-le-bol : « Les salariés sont inquiets, ils en ont marre d'être trimbalés dans tous les sens, ajoute-t-il. On ne va pas se laisser faire, nous allons agir au niveau syndical et avons déposé une plainte au tribunal pour contester le plan de restructuration ».L'audience aurait-dû avoir lieu voici peu mais la décision de nommer un médiateur l'a faite reporter de deux semaines.
Actuellement, il est question de 85 suppressions de postes sur les 1200 emplois au sol que compte la compagnie. Mais les personnes impactées vont bien au-delà de ces 85 emplois. Car Hop ! opère une véritable répartition géographique des compétences ce qui suppose des mobilités géographiques que la plupart des salariés - et leur famille - n'ont pas.
La compagnie souhaite créer 35 postes et en supprimer 120, notamment la comptabilité, la paie ou le planning. Les 6 sites de la compagnie sont impactés : CDG, Orly, Rungis, Nantes, Clermont-Ferrand et Morlaix.
« Mais c'est le site breton, historiquement le siège de Brit'Air, qui est le plus visé car on parle de 23 suppressions. A l'inverse, la direction générale, actuellement à Rungis, viendrait à Nantes », complète Étienne Rossignol, chef de cabine et membre du CE de Hop ! qui regrette ces migrations forcées, ces plans de restructurations qui s'empilent les uns derrière les autres sans véritable plan de vol à long terme.
« Début 2018, il a été décidé la fermeture des escales commerciales à Nantes et Lyon, si bien qu'il n'y a plus d'escale commerciale chez Hop ! et que les 125 salariés, reclassés chez Air France, seront transférés à Paris au 1er novembre », regrette Joël Rondel.
Le tribunal tranchera prochainement. A moins que la médiation n'aboutisse ? Les syndicats sont sur la rampe de lancement pour mener des actions. Tout en espérant une issue favorable et une prochaine stratégie à long terme qui mette fin, durablement, à cette crise.