Pour une petite île à ce point peuplée (630 habitants/km2), Maurice ne manque pas de charme. Cependant, il ne faut pas s'attendre à trouver une île sauvage, la forêt primitive ayant depuis longtemps laissé la place aux champs de canne à sucre. Mais il en reste une belle parcelle dans le parc national des Gorges de la Rivière Noire, dans le sud. Façonnée par l'homme, la végétation tropicale, exubérante et tellement dépaysante, n'en est pas moins un délice pour les yeux. Et c'est un réel plaisir que de se balader sur les petites routes de l'île, au milieu des flamboyants, des arbres du voyageur et des banians. Avec dans chaque village traversé, ces femmes en sari et cette même urbanisation anarchique, un tantinet disgracieuse, qui confère finalement à Maurice un visage unique dans l'océan Indien.
Un théâtre de rue qui n'est pas sans évoquer l'Inde du Sud. Malgré les hôtels qui poussent comme des champignons sur la moindre portion de sable encore disponible, le littoral réserve encore de jolis coins préservés, comme la sauvage côte nord-est et tout le sud qui prend du côté de Souillac des airs de Bretagne sous les tropiques, avec ses falaises et sa mer déchaînée. Ou encore le Morne Brabant (556 m) dominant majestueusement les plages du sud-ouest, et l'église du Cap Malheureux au nord, avec l'île du Coin de Mire en toile de fond. Sans doute la plus belle carte postale de l'île. Et puis, c'est sans compter un lagon aux couleurs extraordinaires…
Ile Maurice