Le ministre tunisien du Tourisme, Elyes Fakhfakh, a reconnu lundi la mauvaise gestion par les autorités tunisiennes de l'attaque de l'ambassade américaine à Tunis, et a jugé excessive la décision de Washington d'évacuer ses personnels.Pour le ministre, membre du parti Ettakatol (sociaux-démocrates) qui participe à la coalition au pouvoir avec le parti islamiste Ennahda, cette attaque fait partie des impondérables que le nouveau gouvernement tunisien doit apprendre à gérer.
"On n'est pas à l'abri d'un débordement, d'un débat fort, d'un débat d'idées, et c'est ce qui va faire que les Tunisiens vont s'approprier la nouvelle Tunisie" explique t-il. Mais il veut minimiser la menace : "il y a 12.000 salafistes aujourd'hui en Tunisie, dont 10 % seulement sont violents". De toute façon, "on ne laissera rien passer si l'on sent qu'il y a une dérive de retour en arrière ou d'aller vers quelque chose qui n'est pas la Tunisie. Toute la société civile et les partis sont mobilisés dans ce processus". En matière de tourisme, "ce malheureux événement ne nous aide pas". "Il nuit à la Tunisie". Néanmoins, Elyes Fakhfakh affirme que le gouvernement "adapte sa méthode", "en préventif comme en curatif", car "aujourd'hui toute la classe politique demande à ce que l'on soit plus ferme". Aujourd'hui, "nous regrettons, nous condamnons qu'une ambassade soit attaquée par un groupe plus que minoritaire. Mais cette affaire ne remet en aucun cas en question la transition démocratique", conclut-il.
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Extrémisme : le gouvernement tunisien minimise la menace
