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Destinations

L'appel de l'Egypte : les Français doivent revenir !

"Au nom de cette belle amitié qui unit depuis si longtemps l'Egypte à la France, vous devez dire aux Français de revenir en Egypte ! C'est vital".
Christian Leblanc, célèbre égyptologue français, directeur de recherches au CNRS, assistant puis successeur de Christiane Desroches Noblecourt, a lancé ce vibrant appel vendredi à Louxor.Ce spécialiste de Ramsès II a rappelé les nombreuses collaborations entre égyptologues français et égyptiens qui ont émaillé l'histoire des deux pays. "Tout ce que nous avons construit ensemble depuis les recherches effectuées sous Napoléon 1er, poursuivies sous Charles X, amplifiées dans la seconde partie du 20e siècle notamment grâce au travail de Christiane Desroches Noblecourt, ne peut pas être réduit à néant à cause d'une conjoncture difficile" a t-il déclaré.

Pour l'Egypte, l'absence de visiteurs est catastrophique. Le tourisme dans la vallée du Nil est à l'arrêt. Les bateaux de croisières qui jadis grouillaient sur le fleuve rouillent amarrés à quai, les uns collés aux autres, désespérément vides. Dans les rues de Louxor, les cochets des calèches, l'âme en peine, traquent les rares chalands. Sur les parkings autrefois bondés, comme devant le temple de Karnak, quelques autobus attendent patiemment leurs clients. Et les quelques touristes étrangers croisés parlent russe, allemand ou anglais, alors que les vacances scolaires battent le plein en France.
 
Richard Soubielle, vice-président du Snav a rappelé l'ampleur de la crise. "Avant le printemps arabe, 500.000 Français venaient chaque année en Egypte via un TO, fin septembre, on en comptait entre 15.000 et 20.000". Que ce soit la vallée du Nil ou la mer Rouge, "tout s'est effondré depuis l'assassinat d'Hervé Gourdel en Algérie et les attentats de Tunis et de Sousse en Tunisie". "Nous devons revenir" a-t-il insisté, rappelant que la profession qui avait tant prospérée autrefois grâce à l'Egypte, n'a pas le droit d'abandonner ce pays.
 
Même son de cloches du côté de Philippe Folliot, député du Tarn et président du groupe d'amitié franco-égyptienne à l'Assemblée nationale. "Le Sinaï est très problématique" a t-il admis, "mais le reste non, et je ne me suis jamais senti en danger". "Le but de ce voyage est de dire que nous ne sommes pas d'accord pour que ce pays soit pris en otage. Pour y répondre, il existe un moyen très simple : il faut venir en Egypte !". Ce groupe de députés se bat aussi contre le quai d'Orsay "pour que la carte de l'Egypte ne soit plus aussi restrictive" explique le député du Haut-Rhin, Jean-Luc Reitzer, également membre de ce groupe.
 
Il est vrai que cette fameuse carte n'est pas encourageante. La vallée du Nil est en vigilance renforcée (jaune) entre Abou Simbel et Louxor et déconseillée (orange) pour le reste. Le Sinaï est formellement déconseillé (rouge) sauf au bord de la mer Rouge entre Charm el Cheik et Taba. Sinon, une bande jaune (vigilance renforcée) traverse le pays d'Alexandrie à Hurghada en passant par le Caire et Guizeh.
 
Du côté des Egyptiens, la désertion des touristes français est incompréhensible. Guides, hôteliers et officiels, tous martèlent le même message : "Pourquoi ne venez-vous plus en Egypte ? On est en sécurité. Il n'y a pas plus de risque ici qu'en France !"
Surtout que le pays, repris en main par le président Sissi, semble avoir trouvé une certaine stabilité. Les militaires et la police sont partout, en tout cas là où sont les touristes. Officiellement, les Egyptiens que nous avons croisés nous ont dit toute la confiance qu'ils portaient dans le nouveau chef de l'Etat, "enfin un président qui aime vraiment l'Egypte". Et les élections qui se déroulent en ce moment ne semblent pas troubler l'ordre. "Il n'y a même plus de manifestations au Caire", nous a t-on assuré. Les plus optimistes annoncent même que nous pourrons retourner dans le Sinaï qui devrait être entièrement sécurisé d'ici un an…
 
Ce voyage destiné à relancer l'Egypte en France a été organisé par Riham Wahid, la nouvelle directrice de l'office du tourisme égyptien à Paris, à l'occasion de l'inauguration de la statue à l’effigie de Christiane Desroches Noblecourt. La cérémonie s'est déroulée en présence notamment d'Hisham Zaazou, ministre du Tourisme égyptien, et d'Alain Desroches Noblecourt, le fils de la célèbre égyptologue. Etaient également présents, des journalistes français, des représentants de la profession (Richard Soubielle pour le Snav, Patrick Abenin pour le Seto et Georges Cid pour l'APST), des députés, des égyptologues et des historiens.
 
Outre l'inauguration de la statue de Christiane Desroches Noblecourt à proximité du temple de Ramsès II à Abou Simbel, le programme a également inclus la visite des pyramides de Gizeh ainsi que celles de deux chantiers gigantesques au Caire : le futur musée de Gizeh et le National museum of egyptian civilization, qui devraient ouvrir dans les prochaines années. Il s'est poursuivi avec une halte à Louxor pour la visite du temple de Karnak, du temple de Louxor, du temple de Habou et du Ramesséum. Autre moment fort : la découverte émouvante dans la Vallée des Reines de la tombe quasi intacte de Néfertari avec un guide de choix, Christian Leblanc.
 
Quant à l'avenir, le célèbre égyptologue qui implore les Français de revenir en Egypte continuera, quoi qu'il arrive, à reconstituer avec patience et nous raconter avec passion le quotidien de ces êtres qui vivaient sur les bords du Nil… il y a 3.500 ans.
Egypte

Auteur

  • Nicolas Barbéry
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