"L'Arctique bouleversant" par Sophie Baillot, directrice générale d'UOC
Publié le : Dernière Mise à jour : 01.08.2019
Alkefjellet, la "falaise aux oiseaux",
Cet été, Le Quotidien du Tourisme vous propose de découvrir chaque jour une destination. Nous avons pour cela demandé à plusieurs personnalités du monde du tourisme leur choix personnel. La rédaction s’est aussi prêtée au jeu. En quelques lignes, chacun évoque ce qui l’a touché ou lui a plu dans ce « coup de cœur ». Aujourd’hui,Sophie Baillot, directrice générale d'UOC, retrouve l'émotion que lui a procurée le contact avec la nature brute du Svalbard, dans l'Arctique.
"Plus qu’un coup de cœur ce fut une expérience, une vraie rencontre, avec l’Arctique et le pôle Nord. Et tout là-haut, la nature brute, sauvage et absolue, la roche, la lumière et ainsi au bout du monde un ressenti inédit. Partir en expédition à la découverte de la faune et de la flore des grandes terres du Svalbard (Hinlopen, Nordaustlandet…) fut plus que simplement enrichissant. Je me souviens des roches noires d’Alkefjellet, littéralement 'la falaise aux oiseaux' où nichent plus de 60.000 couples de guillemots de Brünnich, de leur vacarme assourdissant tandis que la mer se déchaîne tout autour. Des blancheurs aveuglantes des glaces au Spitzberg, de l’immensité du désert arctique, des couleurs de la toundra sur des kilomètres. D’avoir l’impression d’être plongée dans l’histoire des chasseurs de baleines puis des scientifiques en marchant dans les habitations abandonnées à Gäshamna, où désormais plus aucun touriste n’a le droit d’aller. D’un face-à-face bouleversant avec un ours polaire en train de dévorer son repas à quelques dizaines de mètres, fier et intimidant tandis que tanguaient des embarcations pneumatiques à bord desquelles chacun je crois gérait au mieux ses émotions. De mes larmes face aux murmures du glacier gigantesque de Monaco* qui se fend, craque et puis fond. Avant que le silence ne se réapproprie l’espace. La beauté est partout. Notre planète est précieuse et elle sait remettre à sa place l’espèce humaine. * Glacier du 14 Juillet en hommage à notre fête nationale baptisé ainsi par Albert 1er de Monaco (1848-1922)"