La mobilisation sanitaire s'est renforcée samedi à Conakry pour empêcher la propagation du virus Ebola hors de Guinée avec le déploiement d'équipes médicales à l'aéroport alors que les autorités appelaient au calme après l'attaque d'une ONG dans le sud du pays par des familles inquiètes. L'Organisation mondiale de la santé (OMS) et l'ONG Médecins d'Afrique ont déployé une équipe médicale à l'aéroport de Conakry pour "contrôler" les passagers et s'assurer qu'ils ne sont pas porteurs du virus Ebola en sortant du pays, a constaté l'AFP.
Cette équipe, déployée depuis jeudi, se relaie par groupe de quatre 24 heures sur 24. Elle doit être rejointe par un renfort sanitaire français. Interrogé par l'AFP, Patrice Loua, membre de l'ONG africaine, a expliqué que "si nous décelons un cas suspect, nous faisons appel à l'un des deux grands hôpitaux de Conakry" pour des examens médicaux supplémentaires, a-t-il affirmé. Selon lui, "s'il est avéré que le suspect présente des signes, il est immédiatement retenu et soumis à un traitement pour éviter la propagation de l'épidémie hors de nos frontières". Ce dispositif doit être secondé par des médecins français notamment dans les prochaines 24 heures. La ministre française des Affaires sociales, également en charge de la santé, Marisol Touraine, a indiqué samedi que des équipes médicales françaises vont être déployées à l'aéroport de Conakry "pour limiter au maximum" le risque d'une arrivée sur le sol français du virus. L’épidémie de fièvre Ebola qui sévit actuellement en Guinée est "sans précédent", a alarmé la semaine dernière Médecins sans frontières. Cette fièvre, l’une des maladies les plus virulentes pour l’Homme, a fait son apparition en février dans le pays et pourrait avoir tué jusqu’à 78 personnes sur 122 cas suspects. "Nous faisons face à une épidémie d’une ampleur inédite dans la répartition des cas à travers le pays", s’est inquiété le coordinateur de MSF à Conakry.
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