Dans une lettre ouverte, Jalel Bouricha, président de la fédération des hôteliers du sud tunisien et président des hôtels Yadis, dénonce les amalgames fait par la presse en France et regrette que les journalistes "ne s'attardent pas" sur le fait que "les touristes n’ont jamais été inquiétés par les manifestations"."Alors que tous les professionnels du tourisme ont cru que leur secteur allait poursuivre sa reprise, cet espoir semble s’amenuiser depuis la fin de l’été et le début de l’arrière saison.
En effet le secteur hôtelier a renoué, durant les mois de la haute saison, avec des taux d’occupation satisfaisants par rapport à 2011. Cela a généré beaucoup d’espoir auprès des professionnels, de la population et des salariés de divers secteurs. En effet plus de 2 millions de personnes profitent directement et indirectement des emplois dans les sociétés hôtelières et les entreprises touristiques. Cet espoir s’est considérablement réduit après les événements survenus dans quelques régions de la république ces dernières semaines. Des informations largement relayées par les médias et parfois mal interprétées. S’Il est naturel que les médias accomplissent leur mission d’information, il faut éviter les amalgames. La manifestation qui s’est déroulée la semaine dernière à Djerba, illustre parfaitement ces risques de disfonctionnement et la peur que cela suscite auprès des touristes de façon rédhibitoire. Il s’agissait en fait de mouvement de population préoccupée par la réouverture d’une décharge publique à Guellala situé sur l’île de Djerba (…). Dans un pays qui ne possède pas suffisamment de ressources naturelles et de matières premières, le tourisme est un pilier de l’économie. La Tunisie a pu constituer une industrie touristique évoluée qui l’a placé comme référent dans le bassin méditerranéen. Ce positionnement est en partie dû à l’accueil de la population qui remonte à la culture millénaire de la Tunisie. Le pays doit pouvoir compter sur le soutien de l’extérieur et des médias en particulier. Beaucoup d’étrangers se sont installés en Tunisie sans connaître de tracas. C’est un point essentiel sur lequel les journalistes d’informations ne se sont pas attardés. De même, les touristes n’ont jamais été inquiétés par les manifestations et le secteur touristique est resté loin des divergences politiques. Autant de choses qui méritent d’être soulignées. Les populations se mobilisent aujourd’hui pour sauvegarder les acquis du pays dans tous les domaines, leur emploi et leur dignité. Il est primordial que les prochaines étapes du processus démocratique soient maintenues et soutenues. A présent ce qui importe, c’est que les différentes parties arrivent à un consensus. Cela remettrait en confiance nos différents partenaires, tour operateurs et agences de voyages, qui sont nombreux à avoir reporté leurs réservations et signatures de contrats en attendant la date – presque fatidique - du 23 Octobre 2012, qui est la date supposée de la nouvelle constitution.
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Pour les hôteliers de Djerba, la presse doit cesser les amalgames
