Patron d'Easyvoyage, Jean-Pierre Nadir observe que les modes de consommation sont bousculés par la crise et le Printemps Arabe.
Il ne tient pas "un discours dépressif" mais affirme que les opérateurs marchands doivent s'adapter. A priori, le constat de Jean-Pierre Nadir, patron d' Easyvoyage, est angoissant : "Pour la première fois, le "non marchand" pourrait l'emporter sur le "marchand". Tout cela dans un contexte où les Français partent de moins en moins en vacances. La "méfiance vis-à-vis des destinations musulmanes" est en en partie responsable. Elle entraîne une redistribution des cartes : "Une famille de quatre personne qui dispose d'un budget de 1300 euros et qui ne veut plus aller en Tunisie ne peut pas trouver de destinations refuges", sinon "le camping". De plus, on assiste à un renchérissement des prix : "C'est une faiblesse des tour-opérateurs français. Ils ne s'engagent plus sur des stocks, ce qui entraîne une augmentation des prix". Dès lors, explique-t-il, l'industrie du tourisme doit trouver de nouveaux modèles et intégrer de nouvelles tendances comme les "locations de maison entre particulier", le "camping" ou encore "le package dynamique". Pour le dirigeant, "les agences en ligne ne bénéficient plus du transfert de la clientèle des points de vente physiques". Il évoque aussi de nouvelles concurrences comme les réceptifs "qui attaquent en direct" ou encore "Look Voyages qui vend sur son site d'autres tour-opérateurs". Il insiste : "Les frontières sont de plus en plus floues". Pour Easyvoyage, l'enjeu n'est plus "d'accompagner le mouvement" mais bien "de l'anticiper".
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Jean-Pierre Nadir (Easyvoyage) : "Les agences en ligne ne bénéficient plus du transfert de la clientèle des points de vente physiques"
