Pressé et déterminé comme jamais, Laurent Abitbol, président de Selectour, veut faire davantage gagner d'argent aux agences du réseau. Cela passe par une réforme de la coopérative et l'avènement de nouveaux statuts.
"J'ai un attachement personnel aux agences Selectour. Je n'abandonne personne. Mais quand je dis quelque chose, je veux que cela soit exécuté". Ainsi s'exprime Laurent Abitbol, chantre du "made in France" qui n'a pas hésité à faire jouer la Marseillaise en clôture du congrès à Québec, et qui réclame "davantage de discipline au sein du réseau".
Se référant à l'exemple de Leclerc, "la meilleure coopérative en France", le dirigeant veut être le garant de la pérennité de la maison Selectour. Ce qui implique la mise en place "d'une coopérative plus intégrée". Sous l'impulsion de Jean-Marie Seveno, un groupe de travail a été mis en place pour imaginer un modèle plus profitable et rentable. Les adhérents seront amenés à se prononcer et voter fin février sur les conditions du changement. "S'ils ne veulent pas, ils l'assumeront" affirme Laurent Abitbol, car "si Selectour ne se modifie pas, cela sera très dur pour lui dans 4 ans".
Sans rentrer dans les détails, celui qui ne dédaigne pas se faire appeler le Duce prévoit une diminution du nombre de partenaires référencés, une trentaine contre une cinquantaine aujourd'hui. Pour évidemment un meilleur pilotage des ventes. Alors que le réseau s'engagera sur des niveaux de ventes, les fournisseurs seront tenus de lui verser un taux de commission plus élevé. Le fameux contrat gagnant – gagnant. Alors qu'il vient de s'engager avec le groupe TUI/Transat pour deux ans, Laurent Abitbol rappelle aussi qu'il existe "beaucoup de contrats qui s'arrêtent dans un an".
"C'est bien simple, affirme-t-il, ou je dégage, ou je mène le train jusqu'au bout. Mais je ne laisserai personne le faire dérailler". Deux choses pourraient toutefois obliger le dirigeant à renoncer : "la fatigue physique", et bien sûr "l'impossibilité à convaincre les adhérents". "Je pense que ces derniers sont prêts à le suivre" affirme Rémy Pons (Gérard Pons Voyages), membre du Conseil d'administration. "Encore faut-il que la pédagogie soit bonne" tempère Bernard Garcia (Pyrène Voyages), également administrateur.
La feuille de route semble toute tracée, l'objectif de Selectour d'ici trois ans est de "dégager un Ebitda de 55 ME contre 35 ME aujourd'hui". "Mon rêve, ajoute Laurent Abitbol, serait même d'atteindre les 90 ME".
Concernant la recherche du troisième membre du GIE Selectour Havas, Laurent Abitbol ne désespère pas. "Les discussions avec Manor ne sont pas fermées. Elles pourraient reprendre en janvier" afin de créer "cette super centrale d'achat".
Enfin, le prochain congrès de Selectour devrait se tenir à Lyon les 7 et 8 décembre 2017.