Oui les taux de départ de 2020 des Français en long séjour avec hébergement payant, pourtant en hausse depuis 10 ans, viennent brutalement de perdre 6 points. La baisse est considérable et révèle que 3 millions de français furent privés de vacances.
Oui, les taux de départ de 2020 des Français en court séjour avec hébergement payant marque un retrait de 4 points, alors que la progression sur ce critère était significative en 2018 et 2019.
Oui, les taux de départ en 2020 des Français en long séjour avec hébergement dans la famille, des amis ou en résidence secondaire affiche un recul de 4 points, ce qui n’a pas permis de compenser l’arrêt du secteur avec la fermeture des frontières. En effet, par la force des évènements, le taux de départ à l’Etranger ou Dom-Tom a connu un recul historique de 32 points vs 2019. Il s’établit à seulement 20% en 2020.
Mais si tous les critères marquent leur retrait en 2020 « ce n’est pas un effondrement » insiste Guy Raffour. Il poursuit : « Franchement, nous attendions à connaître des chiffres encore plus négatifs. D’abord "Les amortisseurs sociaux" déployés par le gouvernement ont permis d’atténuer les conséquences de la crise sanitaire. Ensuite, par la force des choses, les Français ont économisé, sur d’autres dépenses de loisirs. Enfin les prix pratiqués par tous les acteurs du secteur pouvant ouvrir ont su se montrer attractifs pour capter les flux touristiques. »
Bien sûr, l’appartenance à telle ou telle catégorie socioprofessionnelle joue un rôle de catalyseur. Par exemple, le télétravail, notamment dans le secteur des services, créé une hybridation de séjours, de travail et de loisir pour les membres des foyers qui ont pu se délocaliser. L’année 2020 vient de connaître une nouvelle forme de bleisure. Pour preuve le taux de départ en 2020 des CSP+ a été de 84%, versus celui des ouvriers à 52%.
Autre analyse, celle du nombre de départ. Incontestablement l’effet crise a joué en défaveur de la multiplication des séjours. By by les city break, les coups de cœur, les achats impulsifs…
Départ pour 1 séjour : 31%
Départ pour 2 séjours : 20%
Départ pour 3 séjours : 9%
« Vous pouvez constater que la descente est rapide, commente Guy Raffour, mais de cette observation vous pouvez en tirer des enseignements marketing. Il s’agit de faire revenir les vacanciers. Devenir plus pro actif. »
Pratiquer des push et jouer l’effet météo*. Des régions de France gagnent en ensoleillement. Il devient opportun d’en profiter d’autant que les habitudes changent. Les stations de montagne apprennent à valoriser leur territoire en dehors de la pratique du ski, comme nous venons de le voir pour les vacances de Noël. Le littoral vend autre chose que les jeux de mer. L’ouverture, la flexibilité, la créativité s’imposent de plus en plus.
Guy Raffour poursuit : « L’e-tourisme offre la possibilité organisationnelle de gérer les flux de touristes en fonction des créneaux possibles en réservations selon des paramètres optimisés. Il favorise la spontanéité d’une réservation de séjours "Et si on allait…", avec une moindre planification temporelle, des délais raccourcis. En ces temps où le sanitaire et le climat mènent l’actualité, la réponse en termes d’offre réservable en temps réel est un atout, à charge pour les professionnels de pouvoir se maintenir prêts jusqu’à la dernière minute sans grande visibilité préalable. Ils doivent capitaliser sur leur expérience et leurs observations, se former à la gestion de bases de données comportementales corrélées par événements. »
Le m-tourisme résiste
Avec seulement une ‘’légère’’ baisse, le m-tourisme résiste bien. Avec le recentrage sur des vacances de proximité, le mobile joue son rôle ‘’d’adaptateur’’. Les Français se montrent réactifs au point de prendre rapidement la décision de partir, les déplacements dans l’hexagone nécessitant moins de préparation. Guy Raffour ajoute : « Au cours du déroulement des séjours, le smartphone est devenu un auxiliaire indispensable accompagnant les touristes sur toutes les activités proposées, géolocalisées selon leurs besoins et profils avec tous les carnets de voyages et prestataires accessibles. Jamais les Français n’ont autant improvisé le déroulement de leurs séjours à cause du timing imposé par la pandémie. Le mobile facilite l’inspiration pour des activités nouvelles imaginées par les acteurs locaux. »
Besoin vital de partir
Le baromètre Opodo mesure depuis 19 ans le besoin vital de partir en séjour de loisir en intégrant une variable conditionnelle ‘’d’être prêt à sacrifier d’autres dépenses’’. Cette année il atteint les 57% : un record jamais obtenu encore. Mais cette aspiration relève d’une autre attente comme l’explique Guy Raffour : « ces 57% expriment la nécessité, au titre d’une psychothérapie, de profiter "de l’instant présent", de "s’évader", de rattraper le "temps perdu" des jours de confinement. »
Les perspectives
Avec un taux d’épargne très élevé : 20% en 2020 versus 14% en 2019, les Français n’attendent que le ‘’GO’’ pour repartir dès l’ouverture des frontières à condition de respecter de nouvelles règles : le sans contact, la sécurité sanitaire et bien entendu le respect de l’environnement qui ne cesse de gagner des points depuis le début de la crise. Très corrélé au pouvoir d’achat, avec un rebond de croissance de 5,3% comme le pronostic la Banque de France, la montée en puissance du vaccin, le passeport sanitaire sont autant de circonstances favorables pour la reprise. « Mais il va falloir convaincre, nous informe Benoit Crespin, directeur général d’Opodo France, d’autant que les Français sont les champions européens des séjours longue durée » et Guy Raffour de conclure : « Veillez à être full responsive : avec des carnets de voyages numériques, des appli pratico/pratiques, accessibilité 24/7, la lecture d’avis, les présentations multimédia, ces échanges dématérialisés de services, etc. »
Principaux résultats
Voici les taux de départ de 2020 des Français métropolitains de 15 ans et + par types de séjours :
- 33% sont partis en court séjour avec hébergement payant soit moins 4 points vs 2019
- 35% sont partis en long séjour avec hébergement payant soit moins 6 points vs 2019
- 30% sont partis en long séjour avec hébergement dans la famille, chez des amis ou en résidence secondaire soit moins 4 points vs 2019
- Le taux de départ en vacances (long séjour marchand ou non marchand), a été de 54%, soit – 6 points vs 2019
- 90% des Français de 15 ans et + sont partis en 2020 en France métropolitaine.
- 20% à l’Etranger ou Dom-Tom
A propos de Raffour Interactif
Le spécialiste des études marketing dédiées au tourisme et aux nouvelles tendances, fondé en 1988 Le Cabinet analyse les comportements, opinions et attitudes des touristes grand-public et des voyageurs d'affaires, des agents de voyages et des différents infomédiaires et acteurs de l’offre. L'étude Baromètre annuelle complète fera l'objet d'une publication comprenant la totalité des analyses.
A propos d’Opodo
Opodo est l’un des principaux acteurs de la vente de voyage en ligne en Europe, proposant à ses clients des offres de voyages sur mesure vol + hôtel. Ils effectuent leur réservation de manière simple et pratique, profitant d'un excellent rapport qualité-prix, d’une large offre internationale de compagnies aériennes, d’hôtels, de sociétés de location de voitures ainsi que de services innovants tels que Opodo Prime, le tout premier programme d'abonnement jamais créé dans le secteur du voyage. Opodo appartient au groupe eDreams ODIGEO.
*La météo favorable a contribué au taux de départ. L’année 2020 a battu un record de chaleur (14,1 °C en moyenne) avec un ensoleillement excédentaire de 10% pour la moitié nord de la France (Météo France)