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I-Tourisme

Cahier Tendances du Welcome City Lab - Tendance 4 : Écologie, la 3e dimension du voyage d’affaires

Il faut décarboner les déplacements professionnels domestiques en favorisant l’usage du train. 

Crédit photo ©Adobe Stock

I-Tourisme et Le Quotidien du Tourisme vous proposent de découvrir en feuilleton la dernière édition du Cahier tendances du Welcome City Lab. Tendance 4 : Écologie, la 3e dimension du voyage d’affaires. 

Longtemps les voyageurs d’affaires et leurs entreprises n’ont considéré que les dimensions de “budget” et de “durée” pour leurs voyages. Le flygskam et la quête de cohérence entre les prises de conscience personnelles de notre destin climatique et les réalités professionnelles ont petit à petit installé l’idée d’évaluer son voyage en 3 dimensions. La dimension “empreinte carbone” apparaît désormais pour beaucoup aussi importante que celles du budget et de la durée. Mais comment résoudre cette équation en 3D en 2021 alors que 83 % des déplacements en France sont réalisés en voiture1 et qu’aucun avion de ligne à hydrogène ne volera avant de nombreuses années ?

Le train évidemment

Plus de 80 % des voyages d’affaires français sont domestiques ou transfrontaliers. Il convient donc de commencer par l’essentiel : décarboner ces déplacements professionnels domestiques en favorisant l’usage du TGV, Eurostar, Thalys et autres trains régionaux qui sillonnent les 30 000 km du réseau ferré français. Car les économies de CO2 eq peuvent être considérables : pour transporter une personne sur un kilomètre, l’avion émet en moyenne 230CO2 eq2, la voiture thermique 193gCO2 eq3, et le TGV quant à lui n’émet que 1.73gCO2 eq. Le score sur la dimension “empreinte carbone” est ainsi maximal avec l’usage du train.
Toutefois ce n’est pas si simple que ça. Sur de grandes distances, les temps de vol sont inférieurs aux durées de roulage en train. Et pour le voyageur d’affaires “time is money”, l’arbitrage devient difficile entre la dimension “durée” et “empreinte carbone”.

Comparer en porte à porte

Il est souvent admis que l’avion permet de voyager plus rapidement que le train d’un point A vers un point B. Ceci n’est pas vrai en toutes circonstances. En effet, en tenant compte des temps d’accès aux aéroports ou aux gares, aux embarquements et débarquements plus ou moins longs selon le mode de transport, un trajet Paris-centre / Marseille-centre, par exemple, s’effectue sur une durée avoisinant les 4h en avion comme en train. Ce sont ces durées totales “porte à porte” qu’il est nécessaire de prendre en compte pour la dimension “durée”, et non les seuls temps de vol et de roulage des transports principaux.

La dimension “budget” quant à elle va être soumise à la volatilité des prix relative au yield management des opérateurs sur les transports principaux. Cela dépend donc du moment où la réservation est faite. L’agressivité tarifaire des compagnies low-cost aériennes et ferroviaires influencent largement la décision du voyageur d’affaires. Mais là encore, dans le budget total porte à porte, les grandes distances à parcourir entre les aéroports et les origines - destinations peuvent augmenter considérablement le budget total, surtout si elles sont parcourues en taxi ou VTC. Ces coûts cachés ne rentrent pas systématiquement dans le calcul mental d’un voyageur qui n’a que quelques instants pour réserver. Un algorithme, comme celui proposé par the Treep sur son interface, permet ainsi de comparer très rapidement les 3 dimensions pour arbitrer au mieux son choix de transport.

Ainsi, ce nouveau regard sur les résultats d’une requête fournit une vision en 3D du déplacement professionnel. Le voyageur peut donc comparer ses options de voyage et préférer le train, car à budget et à durée totales équivalents ou inférieurs, il permet d’économiser une demi-tonne de CO2 eq sur un A/R Paris - Marseille selon la méthodologie de calcul ADEME.

Compléter son voyage avec un hôtel et une location de voitures éco-responsables

Une autre composante de l’impact environnemental des voyages d’affaires réside dans les séjours à l’hôtel. Une nuitée à l’hôtel consomme des ressources et engendre des émissions liées par exemple à l’énergie consommée pour le chauffage et l’éclairage. Pour réduire davantage son empreinte environnementale, le voyageur peut réserver à destination un hôtel éco-responsable et même envisager, pour certains trajets, une location de voiture courte durée, en tenant compte de la motorisation des véhicules : électriques ou hybrides. Ainsi, afin de diminuer progressivement l’impact environnemental des utilisateurs, il est important d’adopter cette vision globale pour orienter leurs choix à chaque étape de leurs voyages.

Célébrer les économies de CO2

En choisissant des modes de transport moins émissifs pour leurs déplacements professionnels, les voyageurs d’affaires contribuent à la réduction des émissions de gaz à effet de serre du secteur des transports. Ces évitements ou économies de CO2 (par rapport à un scénario de référence) peuvent être comptabilisées et valorisées par l’entreprise lorsque le voyageur choisit un transport doux.

En effet, comptabiliser les émissions de gaz à effet de serre évitées permet à la direction, mais également à chaque collaborateur de visualiser les paliers atteints. Ceci permet notamment le pilotage et la célébration de la décarbonisation sous diverses formes (incitations, compétitions, récompenses…), ce qui permet aux collaborateurs de s’investir pleinement dans cette nouvelle manière d’envisager leurs déplacements.

Réguler avec une politique de voyage éco-responsable

Il est également possible pour une société de créer des règles de voyage ou Politique de Voyage d’Entreprise (PVE) permettant de réguler les émissions de CO2. Les systèmes de réservations online BtoB, comme celui de the Treep, sont un moyen de véhiculer ces règles en rendant uniquement conformes les trajets en avion pour lesquels il n’y a aucune alternative train ainsi que ceux dont l’écart de durée porte à porte dépasse 1h. Cette PVE peut également favoriser les hôtels dotés d’un label éco-responsable et les locations de voitures hybrides ou électriques.

Des pistes sont également étudiées pour mettre en place des quotas d’émissions de CO2 pour l’entreprise compatibles avec la trajectoire 2°C de la COP21. Ainsi la PVE éco-responsable appliquée sur un service de réservation online BtoB jouerait le rôle de régulateur en distribuant ces autorisations d’émission sur des transports carbonés.

Réduction versus compensation

Nous entrons dans l’ère de la réduction versus la compensation d’émission de gaz à effet de serre. Une entreprise qui compense par sa contribution carbone peut être tentée de ne plus réduire ses émissions de CO2. Le cumul de ces deux actions est nécessaire, tant l’enjeu est vital pour notre planète. En effet, la compensation carbone (réglementaire ou volontaire) dans le but d’atteindre la neutralité carbone planétaire à horizon 2050 doit s’inscrire dans un processus de réduction des émissions de gaz à effet de serre sur la durée. À l’échelle de l’entreprise, on parle plutôt de contribution carbone, puisque la neutralité carbone n’a été scientifiquement définie qu’à l’échelle planétaire.

Ainsi, il appartient à chaque entreprise de s’engager et de commencer par réduire, avant même de penser à compenser, pour que la neutralité carbone ne soit pas le résultat d’un simple jeu comptable. Privilégier et combiner, sur chaque trajet, le gain d’émission en CO2, le gain de temps “porte à porte” et le gain tarifaire devraient à terme déterminer toute réservation de voyage. Sans oublier que le train permet de travailler du premier au dernier kilomètre. Et pour un voyageur d’affaires, ce temps “utile” est très précieux.

 

1) « La voiture reste majoritaire pour les déplacements domicile-travail, même pour de courtes distances », INSEE PREMIERE N°1835, INSEE 2021
2) Pour un vol court courrier, en tenant compte des traînées de condensation. Source: Base Carbone ADEME
3) Moyenne nationale toutes distances et toutes carburations. Source: Base Carbone ADEME
4) Projet de pré-déploiement de l’affichage environnemental des hôtels. Betterfly Tourism & ADEME, 2020
5) Net Zero Initiative- Un référentiel pour une neutralité carbone collective. Carbone4, 2020

Auteur

  • Laurent La Rocca, Co-fondateur et CEO de the Treep, et Nabila Iken, Responsable R&D de the Treep
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