Ce congrès poste Covid se présente comme bonne alternative pour : à la fois tirer les leçons de passé et ensuite chercher ensemble les solutions d’avenir. Surprise, il s’accompagne aussi de sa séquence émotion.
Bien qu’elle commençât par s’excuser de son français, pourtant très acceptable, les adhérents présents au congrès des EDV en République Dominicaine apprécièrent le talent et l’enthousiasme la présentatrice de la chaîne d’Hotels Mélia. Amusés et quelque peu condescendants, ils entendirent la petite phase au sujet de la zénitude pour le moins remarquable du spa « qui prend soin du corps et de l’âme ».
De l’âme…pas souvent que ce mot s’empreinte en dehors de la sphère privée. Une parenthèse pour nous rappeler qu’au-delà du corps, nous sommes dotés d’une sensibilité qui forge la manière dont on appréhende la vie. Intervention opportune pour introduire la table ronde suivante, mettant en scène 4 femmes qui mirent leur cœur à nu : Michelle Kunegel de LK Tour, Olivia Calvin de Climat du Monde, Valérie Sasset de BCD complétée par l’intervention de Valerie Boned des EDV.
Impossible de rester indifférent devant l’évocation de leur détresse pendant les 2 ans de Covid et l’arrêt quasi total de leur activité. Impossible non plus de ne pas être impressionné par l’énergie déployée pour faire face…
Mesdames, vous nous avez donné une leçon d’âme.
Pas une seule personne de la salle n’est restée indifférente quand Michelle Kunegel, la voix étranglée et les larmes aux yeux, évoqua son obligation de licencier des personnes de son entreprise familiale qui pourtant l’avaient vu grandir petite fille.
Comment Olivia Calvin parvenait-elle à se séparer de la moitié de son personnel, en l’assumant devant sa mère qui avait créé l’entreprise, tout en se battant pour relancer la production hors Asie.
Aussi, Valérie Sasset, devant l’impossibilité de payer son personnel en l’absence totale de chiffre d’affaires qui entrepris de faire du porte-à-porte pour solliciter de la part de ses clients une dotation exceptionnelle pour participer aux coûts fixes de la société dans le but de la sauver.
Sans oublier Valérie Boned, entendant pendant 2 ans les doléances des adhérents et qui portait sur ses épaules la responsabilité de devoir sauver, autant que faire se peut, toute une profession au bord de la faillite.
Et puis, séquence émotion, nous avons jubilé avec vous devant votre bonheur de pouvoir réembaucher, repartir, redresser la tête…
Plus que le faire, c’est la manière de faire que nous admirons. Votre détermination, certes, mais surtout l’humanité dont vous avez fait preuve, surtout vis-à-vis de votre personnel. Mesdames, vous nous avez émus. Moins par ce que vous avez entrepris que de la manière dont vous avez entrepris avec votre courage, votre sensibilité, votre cœur.
Le faire c’est une histoire de corps
La manière de faire c’est une histoire de l’âme
Mesdames, vous nous avez donné une leçon d’âme
Décidément, ce congrès poste Covid gardera la marque de cette solidarité dont la profession a su faire preuve. D’ailleurs, Mumtaz Tecker, l’organisateur de ce congrès le présentait : « quand nous sommes arrivées en république Dominicaine nous étions attendus par tout le staff de l’organisation. Nous entrons dans un grand bureau et les 20 personnes présentes se levèrent la main sur le cœur. Certes, surpris et un peu décontenancés, nous avons compris à ce moment-là que ce congrès serait réussi. »
Comme quoi la réussite c’est aussi une histoire de cœur et ….d’âme
Bertrand Billerey